L’histoire vraie du Colonel Sanders de KFC (1/2)

Derrière la mascotte mondialement célèbre de KFC se cache un homme à la vie épique et passionnante, à qui on a volé l’œuvre d’une vie.

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Le «Colonel» Sanders de 1918 à 1980.© colonelsanders.com

Il faisait chaud et l’air était saturé de poussière en ce 7 mai 1931 dans la petite ville de montagne de Corbin, dans le Kentucky. Au bord d’un chemin de terre, Matt Stewart, gérant d’une station-service, se tenait sur une échelle pour repeindre le mur en ciment qui bordait la voie ferrée. A mesure qu’il appliquait la nouvelle couche de peinture, le lettrage précédent disparaissait. Matt Stewart s’interrompit lorsqu’il entendit une voiture approcher à grande vitesse – du moins, ce qu’on considérait comme une grande vitesse en 1931.

Elle venait de la partie aride et escarpée du nord de la région, surnommée l’«antichambre de l’Enfer» par les habitants du coin en raison des produits qu’on y exportait principalement: de l’alcool de contrebande, des balles et des cadavres. On parlait également des environs comme du «trou du cul du monde». Matt Stewart dut probablement plisser les yeux pour apercevoir la voiture qui approchait à travers la poussière, et éponger son front transpirant du revers de son poignet maculé de peinture. Il devait se douter que le conducteur serait armé et furieux et qu’il s’arrêterait à sa hauteur dans un dérapage, car il posa son pinceau et prit son pistolet. Arrivée à sa hauteur, la voiture s’arrêta bel et bien dans un dérapage. Toutefois, ce n’est pas un homme armé qui en sortit, mais trois.

«Alors, espèce d’enfoiré, cria le conducteur au peintre, je vois que t’as recommencé.» Le conducteur de l’automobile utilisait le mur pour faire de la publicité pour sa station-service, située dans le centre-ville, et ce n’était pas la première fois que Stewart, gérant d’une station-service concurrente, installait un bloqueur de publicité. Il sauta de l’échelle et plongea derrière le mur pour se mettre à l’abri tout en déchargeant son pistolet. L’un des deux acolytes du conducteur s’écroula. Le conducteur ramassa son pistolet et riposta.

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