Ces 1'891 Suisses morts pour la France

© L'illustration no 3791, domaine public
Combien de Suisses se sont-ils engagés au service de la France? Combien y ont-ils laissé leur vie? Le site «Mémoire des hommes» publie les fiches de 1'891 combattants nés en Suisse et «morts pour la France».

Combien de Suisses se sont-ils engagés au service de la France? Combien y ont-ils laissé leur vie? Le site «Mémoire des hommes» publie les fiches de 1'891 combattants nés en Suisse et «morts pour la France».

Isolés au cœur d’une Europe en proie à une guerre monstrueuse, les Suisses vont s’efforcer de ne pas se laisser entraîner dans la tourmente. Quoique fortement dépendante de l’Allemagne voisine, la Suisse préservera une forme de neutralité vis-à-vis de laquelle nombre de ses ressortissants prendront leurs distances… pour le plus grand profit de la France.

Après la déclaration de guerre du IIe Reich à la France, des centaines de Suisses affluent à Paris. «Du pasteur protestant au garçon d’hôtel, de l’étudiant en lettres au vacher», les exilés suisses s’engagent en masse, s’enthousiasme Gauthey des Gouttes, président du comité des Suisses de France. «Je compte, pour ma part, sur plus de 800 volontaires avec lesquels j’ai été en correspondance, 300 Suisses allemands et 500 Suisses romands ou italiens.»

Durant la première guerre mondiale, la France compta au nombre de ses meilleurs régiments celui que l’on nommait durant la guerre 14-18 tout simplement «Les Suisses». Depuis 1918, les drapeaux de la Légion étrangère portent la devise de l’ancien régiment de Diesbach au service de France «Honneur et fidélité». Plus de 10’000 Suisses – 14’000 selon l’inénarrable Paul de Vallière – s’engagèrent auprès des Français durant la première guerre mondiale, dont plus de 7’000 à 8’000 y laissèrent la vie à en croire certains auteurs. Le Dictionnaire historique de la Suisse semble copier servilement Vallière en annonçant 14’000 volontaires suisses.

En fait, les pertes de l’ensemble de la légion semblent s’être élevées entre 1914 et 1918 à 8’000. Si l’on en croit Jérôme Bodin: «Au début du conflit, les volontaires suisses qui s’engagèrent dans les rangs de la Légion furent environ 2’800. Ce chiffre doubla au cours des années suivantes jusqu’à former environ le tiers des effectifs du R.M.L.E., constituant ainsi ‘le contingent le plus important de la Légion étrangère’ (…) Dans ce conflit de fous furieux et de titans, les Suisses perdirent 6 officiers et 514 sous-officiers et hommes de troupe».

L’auteur s’appuie ici sur les chiffres donnés par Gauthey des Gouttes, qui préside le comité des Suisses au service de la France. Ce dernier évalue leur nombre à «environ 2’500 à 3’000 hommes» en 1916. Les Suisses formaient en réalité le 5,6% de l’ensemble, ce qui est dans la moyenne des Suisses engagés à la Légion sur une longue période. «Ils auraient été 20’000 entre 1831 et 1941, soit 6% des engagés volontaires de la période». Selon une étude sur les «Neutres en 1914», environ 6’000 soldats suisses auraient servi sous le drapeau tricolore, dont 1’500 à 2’000 Suisses résidants à Paris.

La suite de cette histoire est payante.

Abonnez-vous

Et profitez d'un accès illimité au site pour seulement 7.-/mois.

Je profite → Déjà abonné? Connectez-vous.

Achetez cet article

Nouveau: dès 0.50 CHF, payez votre histoire le prix que vous voulez!

Je me connecte → Paiement rapide et sécurisé avec Stripe