Hans Herren, ce Valaisan qui change la terre

Pionnier de l'agroécologie, Hans Herren propose des solutions pour nourrir la planète sans l'empoisonner. Premier Suisse à recevoir le World Food Prize (1995) et le Right Livelihood Award (2013), l'entomologiste a notamment sauvé le manioc en Afrique grâce à une guêpe parasitoïde.

Hans Herren Hans Herren
Hans Herren contribue activement à une révolution bio mondiale.© Biovision

Peut-être se souviendra-t-on de lui comme de l’un de ces hommes-clé qui ont su mettre fin aux errements de l’agriculture industrielle. En 2008, le Suisse Hans Rudolf Herren co-préside le groupe d’experts intergouvernemental, l’IAASTD, un rapport sur l’agriculture mondiale. Le document, rédigé par 400 spécialistes intergouvernementaux, dresse un bilan critique de la «révolution verte», qui n’a rien de très écologique puisqu’elle intensifie les productions à l’aide d’intrants chimiques. Ce rapport prône un virage historique. Il affirme qu’il faut défendre les petits paysans, favoriser les méthodes biologiques et cesser l’agriculture intensive qui, certes, a fortement augmenté les rendements, mais au prix d’une dégradation des sols, d’une pollution de l’air et des eaux, de pertes en biodiversité. Continuer comme ça est «inadapté pour l’avenir», concordent ces experts. 

L’impact de ce rapport, bien sûr, n’est pas instantané. Mais il a été adopté par 59 Etats et fait son chemin. La preuve ce lundi 12 mai 2014 alors que l’entomologiste Hans Herren participe, à Monthey, à un débat sur l’alimentation, organisé par la fédération Valais solidaire. On peut y entendre Jan Suter, un représentant de la société bâloise Syngenta, leader mondial en agrochimie, non pas défendre la chimie ou les manipulations génétiques, mais plaider la complémentarité entre les biotechnologies et les méthodes naturelles. Il explique pourquoi Syngenta a décidé de ne pas promouvoir les OGM en Afrique. «C’est un honneur d’être assis à côté de Hans Herren», avoue Jan Suter qui s’empresse d’approuver toutes ses interventions.

Mais qui donc est Hans Herren? Le journaliste onusien Daniel Wermus, venu assister au débat, le connaît bien. C’est, dit-il, «l’un de ces personnages comme la Suisse en produit de temps en temps, qui changent le monde avec modestie et sans être suffisamment reconnus. Dans les cercles internationaux, on se pâme d’admiration pour lui, on le voit comme un pionnier de l’agroécologie, un homme qui propose des solutions pour nourrir la planète sans l’empoisonner.»

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