La Caravane amoureuse en Ethiopie

© Didier Ruef
Le peuple Kara est reconnu pour sa pratique du body painting à la craie. Ses membres se peignent le visage et le corps avant d'importantes cérémonies.

L’impossible rencontre entre un piano et des tribus autochtones africaines. Quelques notes suffisent pour que le dialogue s'instaure avec Marc Vella, musicien nomade.

Au cours de la campagne d’Allemagne de 1813, Napoléon répliqua par cette phrase devenue célèbre au général Le Marois qui disait ne plus pouvoir tenir longtemps la ville de Magdebourg: «Impossible n’est pas français.» Cette maxime s’applique aujourd’hui à merveille à Marc Vella, un musicien nomade qui depuis vingt-cinq ans parcourt avec son piano à queue les routes et chemins du monde. Ce Français, né en 1961, affiche plus de quarante pays et plus de 200’000 kilomètres «au compteur». Conférencier émérite, il donne régulièrement des concerts et propose des stages musicaux en Europe. Il sait charmer son audience tant par la musique que les mots. Pour pouvoir offrir une réponse aux nombreuses personnes souhaitant le suivre, il a créé la Caravane amoureuse qui lui permet d’emmener des covoyageurs pour dire à plusieurs «je t’aime» au fil des pays traversés. A ce jour, une vingtaine d’Etats a été ainsi «conquise amoureusement».

Le commandant Cousteau partait en expédition avec la Calypso explorer les océans pour en montrer la beauté. La Caravane amoureuse, elle, est allée à la rencontre des profondeurs humaines. Initialement prévue au Mali, mais déplacée à cause de l’insécurité, la septième Caravane s’est rendue en novembre 2015 en Ethiopie pour un périple de 2’000 km par la route à la rencontre des autochtones. Le piano voyageait sur la remorque d’un pick-up, deux véhicules tout-terrain suivaient pour l’assistance technique et un quatrième véhicule emportait les cuisiniers et le matériel de camping.

La trentaine de caravaniers voyageaient en autobus. Destination le sud-ouest de l’Ethiopie, la Région des nations, nationalités et peuples du Sud (RNNPS), l’une des neuf contrées du pays depuis 1995, où vivent les tribus Dorzé, Konso, Hamer, Karo et Mursi, représentatives de la diversité culturelle du pays. Extraits du journal de bord tenu par les caravaniers.

1er jour: Arrivée à Addis Abeba. Les caravaniers, partis des quatre coins de France, de Suisse et de Belgique, se rencontrent dans un hôtel de la capitale. Ils ont tous hâte de découvrir l’Ethiopie et ses différentes ethnies. Leur première surprise a été celle de la date. Ils croyaient être le 3 novembre 2015. Mais selon le calendrier local, qui commence avec l’ère de l’Incarnation de Jésus, soit le 25 mars de l’an 9 de l’ère chrétienne, et qui comporte douze mois de 30 jours chacun, plus un treizième mois de cinq jours (six les années bissextiles), nous étions en fait le 23 février 2008. Deuxième surprise, l’heure. Dans ce pays, le jour commence à 6 h du matin, donc à 18 h, il est midi! Si un Ethiopien vous donne rendez-vous à 2 h, ce peut donc être 8 h du matin comme 20 h le soir!

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