«Le changement climatique n’est pas un problème important»

Globalement, l’impact économique du réchauffement sera très supportable durant les cent prochaines années. Mais pas dans les pays en développement, plus vulnérables en raison de leur pauvreté même, estime Richard Tol, professeur d'économie et d'études environnementales.

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«Depuis la fin des années nonante, la politique climatique en Europe a rendu la plupart des gens un peu plus pauvres et quelques personnes beaucoup plus riches, alors que les émissions n’ont pour l’essentiel pas été affectées.» © DR

L’économiste néerlandais Richard Tol est professeur à l’Université du Sussex 
et enseigne l’économie du changement climatique à l’Université Vrije d’Amsterdam. Il est l’un des «auteurs coordinateurs» du rapport du Groupe d’experts internationaux sur l’évolution du climat (Giec), publié en 2014. Néanmoins, sans être pour autant un climatosceptique, le professeur s’éloigne des conclusions finales du résumé destiné aux décideurs politiques (SPM); il défend une position moins alarmiste à l’égard des problèmes climatiques dans le monde et les solutions qu’il propose sortent nettement des sentiers battus. Interview.

Dans votre livre (Economic Impacts of Climate Change, University of Sussex, 2015), vous écrivez qu’à «court terme» le changement climatique pourrait bien être bénéfique, et qu’il faudra attendre le «long terme» pour que ses effets négatifs l’emportent. Comment êtes-vous parvenu à cette conclusion?
Les effets supposés du changement climatique sont très divers. Quand on parcourt la littérature scientifique, on lit à la fois que: des cultures seront affectées par l’aggravation des sécheresses, tandis que d’autres pousseront plus vite en raison de la fertilisation apportée par le CO2; les formes de stress dues à la plus forte chaleur augmenteront, tandis que diminueront celles liées au froid; la demande d’énergie pour compenser le réchauffement s’accroîtra; les maladies infectieuses seront plus répandues; des espèces disparaîtront. Il est difficile de donner du sens à tout cela. Nous avons donc besoin d’indicateurs agrégés pour savoir si le changement climatique est, au total, une bonne ou une mauvaise chose. On n’a publié à l’heure actuelle que vingt-sept estimations de l’impact économique global du phénomène, dont les méthodes diffèrent. Onze d’entre elles mesurent l’impact qu’aurait un réchauffement de 2,5°C au-dessus des niveaux préindustriels. Huit de celles-ci concluent à un effet négatif, trois à un impact positif. Et si l’on prend en compte les vingt-sept estimations, l’effet net du réchauffement initial pour les deux prochaines décennies est positif, l’effet étant ensuite négatif.

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