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«Descente sur une pente raide», tiré de l'ouvrage A Narrative of an Ascent to the Summit of Mont Blanc, paru en 1827 aux Editions Charles Fellows, Londres.© DR

L’accident mortel survenu lors de la dixième ascension du mont Blanc (1820)

Fuyant l'épidémie de choléra, Alexandre Dumas quitte Paris en mai 1832 pour se rendre en Suisse. De ce séjour, il rédigera ses célèbres Impressions de voyage en Suisse. Après Genève, Lausanne et Martigny, Alexandre Dumas arrive à Chamonix. L’auteur s’intéresse particulièrement au premier accident mortel qui a eu lieu en 1820, lors de la dixième ascension du mont Blanc.

Alexandre Dumas en recueille les détails auprès du guide Joseph-Marie Couttet, l’un des rescapés. Les clients de l’expédition sont le colonel anglais Anderson et le docteur Hamel, qui n’est autre que le météorologue de l’empereur de Russie. Après deux nuits passées aux Grands Mulets, Anderson et Hamel exigent de parvenir jusqu’au sommet malgré des conditions météorologiques défavorables. Les guides, qui sont au nombre de treize, n’osent pas leur refuser ce caprice. Le client est roi!

Alexandre Dumas raconte: «A huit heures du matin, le docteur Hamel, fatigué de l’opiniâtreté du temps, non seulement ne se contenta plus de rester où nous étions, mais encore voulut continuer le voyage. Si l’un de nous avait eu cette idée, nous l’aurions pris pour un fou et nous lui eussions lié la jambe afin qu’il ne pût faire un pas; mais le docteur était étranger, il ignorait les dangereux caprices de la montagne; nous nous contentâmes donc de lui répondre que faire seulement deux lieues, malgré les avertissements que le ciel donnait à la terre, c’était défier la Providence et tenter Dieu. Le docteur Hamel frappa du pied, se retourna vers le colonel Anderson, et murmura le mot: Lâches.» Les membres de l’expédition progressent dans de la neige fraîche qui leur arrive à la hauteur des genoux. Le malheur arrive: comme les alpinistes se suivent les uns derrière les autres, leur sillon va couper la plaque à vent. Ils déclenchent alors une avalanche qui les emporte. Alexandre Dumas écrit: «En marchant sur une seule ligne, nous tranchions, comme avec une charrue, cette neige molle et nouvelle qui n’avait point encore d’appui; dès lors, le talus étant trop rapide pour la retenir en équilibre, elle dut glisser. En effet, nous entendîmes tout à coup comme le bruissement sourd d’un torrent caché; au même instant, depuis le haut de la côte jusqu’à l’endroit où nos pas avaient creusé une ornière de dix ou douze pouces de profondeur, la neige fit un mouvement; aussitôt je vis quatre des cinq hommes qui me précédaient renversés les pieds en l’air; l’un d’eux seul me parut rester debout; puis je sentis que les jambes me manquaient à moi-même, et je tombai en criant de toute ma force:
– L’avalanche! l’avalanche! Nous sommes tous perdus!…»

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