L’histoire de l’Arche commence il y a près de 3’000 ans, alors qu’elle repose tranquillement dans le temple de Salomon, à Jérusalem. En ce temps-là, la mythique reine de Saba aurait régné sur un grand royaume dont l’Ethiopie et le Yémen se disputent toujours les contours. Ayant entendu parler de ce souverain à qui l’on prête une grande sagesse, la reine, Makéda, part donc pour un long voyage jusqu’en Terre sainte. Cet épisode est rapporté dans le recueil qui fait le plus foi pour les chrétiens d’Ethiopie, la Bible.
Makéda voyage «avec un grand faste, des chameaux chargés d’épices et de beaucoup d’or et de pierres précieuses». La rencontre apparaît aussi dans le Coran, dans la sourate dite de «La huppe». Mais un épisode, d’importance pourtant, n’apparaît lui que dans le Kebra Nagast, c’est-à-dire «La Gloire des Rois», une rédaction tardive de la tradition populaire éthiopienne, jusqu’alors orale, qui raconte toute l’histoire royale et religieuse du pays. Il affirme que la rencontre fut féconde et que la reine de Saba donna naissance à un fils, Ménélik. A 20 ans, le prince serait revenu faire son éducation à Jérusalem. A partir de là, les histoires varient un peu.