Sept.info | La croisade du Dr O'Neil contre les addictions (2/2)

La croisade du Dr O'Neil contre les addictions (2/2)

© DR

A Perth, le célèbre addictologue George O’Neil, qui se bat afin de soigner les personnes dépendantes à l'alcool, la drogue ou aux benzodiazépines grâce aux inhibiteurs, critique les programmes de sevrage à base de méthadone et la légalisation du cannabis.

La clinique Fresh Start est située dans un quartier plutôt aisé de Perth. J’ai rendez-vous avec O’Neil un mercredi matin à 10 h 30. La salle d’attente est pleine, beaucoup de patients flânent sur le banc ou sous un arbre dehors. Les plus solitaires tirent sur leur cigarette à quelque distance du groupe. Afin d’apaiser la clientèle classique du quartier, autrement plus nantie, la clinique a récemment embauché un artiste afin qu’il égaye l’extérieur du bâtiment en y peignant d’énormes papillons.

O’Neil me prend avec lui pour sa tournée quotidienne. J’écoute un couple aborigène se remémorer leur première rencontre à l’occasion d’un séjour en désintox. La femme sanglote en racontant à O’Neil qu’elle a perdu la garde de ses enfants. Je rencontre un jeune accroc à la meth, dont le bras droit est entièrement recouvert par un tatouage de dragon enchevêtré. Il refuse les médicaments antidouleur pour pouvoir rentrer en voiture juste après la pose de l’implant à naltrexone. Je tiens la main de Vikki, une femme aux cheveux violets et au rire facile. Elle tremble constamment à cause du Seroquel, l’antipsychotique qu’elle prend pour rester calme. O’Neil insère une recharge de naltrexone dans son abdomen, juste sous son nombril – «une assurance contre l’héroïne», précise Vikki. Puis vient le tour d’Amy. Elle est mince, porte des tongs compensées, et son épaisse crinière de cheveux bruns est retenue en arrière par un élastique. Le seul signe évident de son addiction à l’héroïne et aux benzodiazépines est sa bouche, largement édentée. De son propre aveu, sa vie a récemment connu un tournant. Elle a arrêté l’héroïne grâce à l’implant à naltrexone, et grâce au flumazénil, elle parvient à limiter sa consommation à une poignée de benzodiazépines par jour. (A la différence de Toru, qui s’en est toujours tenu à quelques pilules par jour, Amy en consommait par flacons entiers.) Aujourd’hui, elle troque la pompe à courte durée d’action contre l’implant. Aeden, son copain, lui caresse la tête pendant qu’O’Neil incise la peau près du nombril.

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