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Le mur de Berlin vu de l'Ouest en 1984.© Burkhard Maus / Philipp Bösel

Berlin: le mur démesuré

Le 9 novembre 1989, l’Est et l’Ouest s’embrassaient avec la chute du mur de Berlin. Le projet photographique unique de Philipp Bösel et Burkhard Maus le fait revivre...

Ce sont des inscriptions, parfois masquées par la végétation. Ce sont des voitures, des panneaux, des cabanons, qui traduisent qu’il y a de la vie. Les inscriptions sont en espagnol, en français, en allemand, en anglais. 

Elles disent la colère et l’espoir, elles déclarent des flammes personnelles, elles sont insultes, caresses ou professions de foi politique. Elles sont en tout cas les témoignages d’une époque révolue. «Sur le mur, j’écris ton nom, liberté». «Ana: bonita mia». «Unite Berlin, fuck this shitty wall». «Die Mauer ist ein Verbrechen».

C’est le mur de Berlin, vu de l’Ouest, en l’an 1984, à cinq ans de sa chute. «Je crois que dans les années 1970 et 1980, le mur est devenu un nouveau symbole national dans le sens où Elias Canetti l’entendait», écrit l’éditeur Christoph Schaden à propos de l’ouvrage Die Berliner Mauer 1984 von Westen ausgesehen (Ed. Verlag Kettler), récemment paru, et dont nous reproduisons plusieurs clichés ici. «Les Allemands se sont reconstruits comme corps purifiés, séparés de l’histoire par le mur, en tant que corps d’une nouvelle époque de l’histoire, celle de la non guerre, celle de la division entre les blocs, la division dont l’expression la plus visible était le mur.»

1984, donc. De Cologne, les photographes Philipp Bösel et Burkhard Maus voyagent à Berlin. Libre de toute commande, ils photographient pendant neuf jours du mois de juin les 18 kilomètres de la section centrale du mur. L’exhaustivité de leur travail (ils ne manquent aucun compartiment visible) représente pas moins de 1’144 photos – une documentation imagée unique et géniale, probablement la plus volumineuse réalisée en un laps de temps aussi court sur la section du mur située au centre-ville de Berlin. «Le mur (dé)mesuré»: ainsi Bösel et Maus nomment-ils leur projet photographique à l’époque.

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