Sept.info | Les images choc du braconnage

Les images choc du braconnage

© Patrick Brown

Le photographe Patrick Brown a pisté 10 ans durant le braconnage d'animaux sauvages. Il livre un constat remarquable et désespérant sur l'extinction annoncée de la faune, notamment en raison de la demande asiatique.

Qu’il soit en couleurs et en noir et blanc, c’est un regard à la fois acéré et emphatique que le photographe australien Patrick Brown porte sur l’Asie, où il vit depuis des années. Membre de l’agence Panos, il s’intéresse à toutes les thématiques «chaudes» de son coin du globe, qu’il s’agisse du tsunami de 2004 ou de la révolution de Safran.

Le portfolio présenté ici est issu d’un travail démesuré, dix ans d’enquête sur les traces du trafic d’espèces, qui ont abouti au livre Trading to Extinction paru récemment. Comme il nous le dit dans l’entretien qu’il nous a accordé, Patrick Brown ne fait pas preuve d’un optimisme aveugle. Mais il veut rester à la fois lucide et engagé sur le monde.

Qu’est-ce qui a déclenché ce travail de longue haleine?
Les auteurs Ben Davis et Adam Oswell, qui m’ont demandé de faire les images pour un projet de livre sur le trafic illégal d’espèces, Black Market (marché noir). Une fois la prise de vue terminée, je n’avais fait qu’effleurer la surface de cette thématique. J’ai fait le lien entre différents problèmes et l’ampleur mondiale de la traite, puisque ce trafic compte parmi les plus importants du monde. Franchement, je me suis parfois senti dépassé par cette ampleur. Mais en plus d’être attristé, cela a surtout attisé ma curiosité. J’ai su tout de suite que je voulais en faire un livre et pas un simple reportage.

Après des années à photographier le sujet, quand sait-on qu’il faut arrêter?
Je suis du genre dogmatique et têtu. Ce n’est que récemment que j’ai senti que je ne photographiais plus rien de nouveau, que j’étais arrivé à un point de saturation. J’ai le sentiment d’avoir été aussi loin que possible et d’être parvenu à montrer ce que je m’étais fixé au départ. Quand j’ai commencé, cet univers m’était inconnu. Il m’a fallu découvrir jusqu’où, en tant qu’individu, je pouvais aller.

A-t-il été difficile de réaliser ces images?
Pour la plupart d’entre elles, j’étais en filature pour découvrir quelle était la véritable histoire, pour savoir ce qui se passait vraiment derrière la scène. Convaincre les propriétaires des magasins, les trafiquants que je n’étais pas une menace n’a pas été simple. Pour pouvoir accéder aux preuves cachées et aux horreurs de la traite, j’ai parfois dû me faire passer pour un acheteur ou en tout cas quelqu’un qui acceptait le trafic. Bien sûr, tout cela a un prix, mais j’ai pu le justifier en me concentrant sur la finalité du projet.

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