Une banquière fascinée par Trump! (3/4)

© Keystone

A partir de 1998, et durant vingt ans, la Deutsche Bank banque a été le principal bailleur de fonds de l'empire Trump. Grâce à une femme: Rosemary Vrablic.

Les premiers contacts de Trump avec la Deutsche Bank ont été avec Mike Offit, le directeur général. C’est lui qui accorde deux prêts, un premier pour la rénovation de l’immeuble Art déco du 40 Wall Street et le second pour la construction de la Trump World Tower, près des Nations Unies à Manhattan. Reste aux enquêteurs à se pencher sur le licenciement du banquier en 1999, à la suite de la découverte du faux dans un dossier relatif à une nouvelle demande de prêt de Trump. Il leur faudra ensuite interroger les dirigeants de la branche Corporate & Investment Bank qui ont vendu des obligations de Trump Hotels and Casino Resorts, obligations peu honorées. Enfin, ils devront aller voir les responsables de l’unité immobilière de la Deutsche Bank pour reconstituer les arcanes du financement de la Trump International Hotel and Tower de Chicago. A chaque étape surgit la même question: comment Trump a-t-il pu rebondir, sautant de branche en branche à l’intérieur du groupe, passant du siège à la banque d’investissement puis à l’unité immobilière et enfin à la banque privée comme si de rien n’était, comme s’il n’avait pas laissé d’ardoises, comme s’il ne traînait aucune casserole derrière lui?

La suite des relations entre Trump et la Deutsche Bank a aussi de quoi intriguer les agents du FBI. Après les péripéties judiciaires du remboursement du prêt à la construction de la Trump International Hotel and Tower, on aurait pu croire les deux protagonistes définitivement brouillés. Il n’en a rien été. Ils remettent le couvert. En 2010, Jared Kushner, le gendre de Donald, lui présente sa banquière de prédilection, Rosemary Vrablic, directrice de la Deutsche Bank Trust Company Americas (DBTCA), une filiale dédiée aux clients les plus riches. La mécanique repart pour un tour. Du passé faisant table rase, la banquière va accompagner les nouvelles folies de Donald. Considérée comme la meilleure banquière privée de New York, Rosemary Vrablic est encouragée à être agressive par son supérieur, Thomas Bowers, le chef de la division américaine de gestion de patrimoine. «La Deutsche Bank avait un appétit vorace pour le risque et se souciait peu de la réputation de ses clients», rappelle le New York Times. Dès lors, la banquière ne se contente pas de gérer le patrimoine de ses clients et de faire office de concierge haut de gamme, elle monte des opérations immobilières et commerciales pour les meilleurs d’entre eux. Elle n’a de comptes à rendre qu’à Thomas Bowers. Sa mission consiste à pénétrer le marché hyper-compétitif de l’immobilier new-yorkais, quitte, pour y parvenir, à accorder des prêts dont les banques rivales ne veulent pas car trop importants ou trop compliqués. Or, pour ce qui est de l’importance et de la complexité des prêts, Donald se pose là. Après s’être fâché avec la plupart des branches de la Deutsche Bank, il trouve auprès de Rosemary Vrablic une oreille plus que complaisante.

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