Le cuivre de la discorde

© Yanik Sansonnens
La mine de cuivre à ciel ouvert de Tintaya Antapaccay, province d'Espinar, région de Cuzco.

Au Pérou, un cinquième du territoire est aux mains de multinationales actives dans l'extraction minière dont l'entreprise anglo-suisse Glencore-Xstrata. Des associations de défense de l'environnement et des droits de l’homme dénoncent une pollution aux métaux lourds des sources d'eau potable. Comme dans la province d'Espinar.

Dans le sud du Pérou, les sommets majestueux des Andes ne peuvent qu'impressionner le voyageur. A ses pieds, à mi-chemin entre Arequipa, la deuxième plus grande ville du pays et la mythique Cuzco, ancienne capitale de l'empire inca classée patrimoine culturel national de l'Unesco depuis 1983, s'étend la florissante province d'Espinar. Une région à la beauté éclatante, à la population aimable et... riche de sa mine de cuivre. Propriété depuis 2006 de l’entreprise anglo-suisse Glencore-Xstrata basée dans le canton de Zoug, cette exploitation à ciel ouvert à plus de 4'000 mètres d'altitude, communément appelée «Tintaya-Antapaccay», ne fait pourtant pas le bonheur de tous. «Auparavant, nous possédions du bétail en grande quantité, mais, depuis que l'entreprise a commencé ses activités, nous n'avons cessé de nous appauvrir, notamment à cause de la présence de métaux lourds», assure Melchora Surco, représentante de l'association Adepami (Asociación para Defensa de Pacpacco Afectada por la Minería) qui dénonce depuis 1983 les atteintes à l'environnement et à la santé des 30'000 habitants du district de Yauri.

Une accusation que les résultats d'une étude publiée en 2013 par le Centre National de Santé Professionnelle et de Protection de l'Environnement (CENSOPAS) ne font que confirmer: «Au moins 180 personnes vivant à proximité du dépôt des déchets miniers auraient été exposées à des métaux lourds. Les examens médicaux ont relevé des quantités anormalement élevées de plomb, d'arsenic, de mercure et de cadmium dans leur corps.» Les cas de cancers sont aussi plus nombreux à Espinar que dans les régions avoisinantes. «Les médecins affirment que le cancer du poumon dont souffre ma mère résulte d'une consommation régulière de l'eau de la rivière Tintaya qui contient un taux important de sélénium», détaille son fils, Ernesto C. Ramirez. Malgré l'ablation de l'un de ses poumons, l'état de santé de sa mère reste préoccupant ainsi que l'attestent les documents transmis aux gérants de la société suisse qui refusent toutefois d'endosser la moindre responsabilité.

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