Dancefloor: espace rebelle (4/4)

© Ged Carroll
Tag représentant Frankie Knuckles.

Lieu des contestations et des affirmations identitaires, le dancefloor se fait aussi espace commercial au cours des années 1980. Ou quand, peu après l’avènement des cultures house et techno, la piste de danse sert les intérêts d’un marché globalisé.

A la fin des années 1950, Kingston, capitale de la Jamaïque, se passionne pour les sound systems, discothèques itinérantes en plein air qui, chaque week-end, se chargent de distraire les classes populaires au son des nouveautés américaines. Parmi les styles musicaux particulièrement prisés par le public adolescent des sounds: le blue tone, un rhythm’n’blues sensuel au tempo moelleux, sur lesquels les «rude boys» aiment à se défier par la danse.

Au milieu des sixties, ces mêmes caïds grandis dans la poisse des ghettos représenteront un véritable fléau social. Instrumentalisés par les deux partis politiques de l’île (People’s National Party et Jamaica Labour Party) lancés dans une lutte électorale, ces gamins sans attaches et à qui flingues, drogues et totale impunité seront soudain offerts par leurs mandataires déchaineront une vague de violence comme les Caraïbes n’en auront encore jamais connu. Mais pour l’heure, tandis que les sounds jamaïcains entrent dans une compétition féroce afin de s’assurer la fidélité de leur public, ces jeunes enragés ne se soucient encore que de se tailler une réputation locale par la frime, la flambe, la fumette et la danse.

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