Purity Magnusson Purity Magnusson
© David Magnusson

Ces ados qui promettent à leur père de rester vierges

Les participantes aux purity balls américains jurent à leur père de préserver leur virginité jusqu’au mariage. Retour sur ce phénomène par le biais des somptueux portraits de David Magnusson, exposés aux Journées photographiques de Bienne.

A chaque fois qu’elles sont montrées, que ce soit lors d’une exposition ou en ligne, ces images du photographe suédois David Magnusson déclenchent une avalanche de réactions. Etonnement, fascination, rejet, des réactions toujours vives face à une thématique méconnue et controversée. Car cette série de portraits, simplement intitulée Purity, montre des Américains très croyants ayant pris part à des purity balls, qu’on pourrait traduire par «bals de la pureté». Le public helvétique va lui aussi pouvoir se faire une opinion: Purity est l’une des expositions phares des 19es Journées photographiques de Bienne. 

Lors de la cérémonie, les adolescentes, quand il ne s’agit pas de fillettes, jurent «devant Dieu de vivre une vie pure» et de garder intacte leur virginité jusqu’au mariage. Les pères signent un contrat promettant de préserver la chasteté de leur enfant. Et, devant les autres familles, père et fille dansent ensemble. La gravité des visages, la posture déterminée de ces toutes jeunes filles qui posent fièrement dans leur tenue blanche aux airs de robe de mariée ou de princesse soulignent l’importance de leur engagement. Des images émanent à la fois douceur, renforcée par les tons pastel, et étrangeté: incongruité de ces duos si bien vêtus posant devant les paysages arides du fin fond de l’Amérique. Mais aussi un malaise diffus devant l’ambiguïté de certaines poses; un homme tient sa fille par la taille, une autre s’abandonne sur l’épaule paternelle. «J’ai entendu parler des purity balls en lisant une histoire dans un magazine suédois, raconte David Magnusson, présent à Bienne pour présenter son travail samedi 29 août. Moi qui vis dans l’un des pays les plus laïcs au monde, cela m’a choqué. J’imaginais des pères terrifiés, cramponnés à l’honneur de leur famille. Et bien sûr, j’ai été fasciné par la symbolique, notamment sur le plan visuel, du mariage.» Il décide d’aller à la rencontre de ces évangéliques.

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