Les racines suisses de la démocratie française

La Troisième République française, marquée par une forte identité démocratique, par les grandes lois sur l’instruction, la laïcité et les libertés, a été conçue, en partie, en Suisse, selon l'historien Alexandre Fontaine.

Democratie France Suisse Democratie France Suisse
Armoiries de la Troisieme République francaise.© DR

En vigueur de 1870 à 1940, la Troisième République est le premier régime français à s’imposer dans la durée depuis la Révolution. L’un de ses penseurs, Edgar Quinet, réfugié en Suisse à la suite d’un coup d’Etat du 2 décembre 1851 (de Louis Napoléon Bonaparte) parmi d’autres «résistants» républicains, s’inspirera du «modèle» politique et pédagogique suisse pour créer les fondements de la démocratie française moderne, ainsi que le souligne l’ouvrage d’Alexandre Fontaine, historien des transferts culturels.

Qui sont ces républicains qui s’exilent en Suisse à la suite du coup d’Etat du 2 décembre, et où se tiennent-ils?
Un noyau se constitue autour de l’écrivain et historien Edgar Quinet, qui s’installe à Veytaux près de Montreux entre 1858 et 1870. Quinet, considéré comme la conscience républicaine de la France hors de France, va dès lors placer ses gens dans les Universités suisses: le proudhonien Marc Dufraisse, l’un des premiers propagandistes de l’Association ouvrière, est nommé au Polytechnicum de Zurich. Le traducteur et divulgateur de Kant, Jules Barni, occupe la chaire d’histoire à Genève de 1861 à 1870. Ferdinand Buisson (futur directeur de l’enseignement primaire en France) professe la philosophie à Neuchâtel entre 1866 et 1870 et tente même d’y faire éclore son projet d’Eglise libérale-protestante. Ainsi est-il important de souligner combien cette minorité républicaine française a pesé dans la construction politique de la Suisse moderne.

Edgar Quinet, l’un des «pères» de la Troisième République, admire le système suisse. Et s’en inspire?
N’oublions pas que l’ambition, sinon le combat de ces proscrits consistait à rétablir la république en France et que dans ce sens la Suisse leur apparaissait comme particulièrement attractive, notamment son système scolaire. Buisson collabore avec le conseiller d’Etat neuchâtelois franc-maçon Edouard Quartier-la-Tente afin d’adapter les cours d’apprentissage en France.

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