Sept.info | La mort par empoisonnement de Gabrielle d’Estrées

La mort par empoisonnement de Gabrielle d’Estrées

Alexandre Dumas publie en 1855 Henri IV et sa cour dans sa revue Le Mousquetaire. Le roi devient sous la plume du romancier un héros épique, courageux, humain galant, soucieux de l’unité du royaume. Récit.

Dumas Henri IV Dumas Henri IV
Gabrielle d’Estrées fut la maîtresse favorite du roi Henri IV.© DR

Le roi partage sa vie avec Gabrielle d’Estrées. Son influence sur le monarque est marquée. Elle réussit à convaincre le roi de l’épouser aux environs de Pâques 1599. Comme le rappelle Jean-Pierre Babelon, «durant les deux années de son existence, Gabrielle tient véritablement le rang d’une reine de France». (1) 

Henri, sans héritier mâle légitime, se laisse d’autant plus convaincre qu’il est victime d’une sévère attaque de fièvre en octobre 1598. «La mort du roi aurait plongé le royaume dans les mêmes affres qu’en 1588» (2), déclare Yves-Marie Bercé. «Le roi était conscient du problème; il avait résolu d’épouser son actuelle maîtresse, Gabrielle d’Estrées, qu‘il avait faite duchesse de Beaufort, et de légitimer les trois enfants qu’elle lui avait donnés. La duchesse était belle, intelligente, soutenue à la fois par des protestants, qui préféraient cette alliance à celle d’une princesse venue d’une cour catholique, et par d’anciens ligueurs auxquels elle était apparentée.» (3)

Gabrielle, enceinte, mourra – sans doute – d’une éclampsie puerpérale le 10 avril 1599. (4) On évoque un empoisonnement. Jules Michelet retrace les derniers instant de Gabrielle: «On voyait, non sans terreur et non sans signes de croix, ce spectacle inattendu, la plus belle personne de France devenue tout à coup hideuse, effroyable, les yeux tournés, le ou tors et retourné sur l’épaule. Personne n’avait l’idée que ce mal fût naturel; beaucoup disaient: “C’est le diable!” Explication qui venait fort à point pour le médecin, à point pour tous ceux qu’on eût accusés. Le médecin ne manqua pas d’en profiter, et, s’en allant, jetant au cadavre un dernier regard, il dit ce mot, qui lavait tout: Hic est manus Dei. Elle ne fut pas administrée et “mourut comme une chienne”, mot cruel qu’en pareil cas dit toujours le peuple dévot.» (5)

Le roi est meurtri par la soudaine disparition de Gabriele. Ses intimes le poussent alors penser à épouser une femme digne de son rang. Après que le pape Clément VIII eût dissout son mariage avec Marguerite de Valois, Henri IV porte son dévolu sur une princesse italienne: Marie de Médicis.

Alain Chardonnens, historien, enseignant-formateur à l'Université de Fribourg 

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