Dumas Henri IV Dumas Henri IV
Marie de Médicis.© DR

Pourquoi Henri IV choisit Marie de Médicis

Le roi est meurtri par la soudaine disparition de Gabrielle. Ses intimes le poussent alors penser à épouser une femme de son rang. Après que le pape Clément VIII eût dissout son mariage avec Marguerite de Valois, Henri IV s'intéresse à une princesse italienne : Marie de Médicis.

Le choix n’est pas innocent. La Florentine est catholique. De plus, cette union présenterait de grands avantages financiers: la réduction de la créance détenue par Ferdinand Ier de Médicis, grand-duc toscan et oncle de Marie. Le roi de France lui doit près d’un million d’écus.

Jules Michelet dresse le portrait suivant de la future reine de France: «Marie de Médicis, qui avait vingt-sept ans quand Henri IV l’épousa, était une grande et grosse femme, fort blanche, qui, sauf de gros bras, une belle gorge, n’avait rien que de vulgaire. Sa taille élevée ne l’empêchait pas d’être fort bourgeoise et la digne fille de bons marchands ses aïeux». 

Il retrace ensuite sa généalogie: «D’italien, elle n’avait que la langue; de goût, de mœurs et d’habitudes, elle était Espagnole; de corps, Autrichienne et Flamande. Autrichienne par sa mère, Jeanne d’Autriche; Flamande par son grand-père, l’empereur Ferdinand, frère de Charles-Quint. Donc, cousine de Philippe II, de Philippe III, de ces rois blêmes et blondasses, aux yeux de faïence, tristes personnages que Titien et Vélasquez gardent encore sur leurs toiles dans toute la triste vérité». (Michelet, Jules, Histoire de France. Au XVIIe siècle. Tome XI. Henri IV et Richelieu. Paris, Chamerot, 1857, p. 52.)

Henriette d’Entragues, la favorite à qui le roi a promis le mariage, se montre furieuse… Puis Alexandre Dumas évoque le surintendant des finances: Sully. Maximilien de Béthune (1559-1641), duc de Sully, est le compagnon d’armes du roi Henri de Navarre. Rescapé du massacre de la Saint-Barthélémy, il combat dans les armées réformées aux côtés du Béarnais notamment à Coutras, Paris, Arques, Ivry ou encore Chartres. 

Conseillant à Henri de se convertir au catholicisme, mais restant lui-même réformé, Maximilien de Béthune est nommé au Conseil des finances en 1596, puis devient surintendant des finances en 1598, rééquilibrant au fil des années le budget de l’Etat. En 1606, il est nommé duc et pair de Sully. A la suite de l’assassinat d’Henri IV, il est nommé membre de la régence, mais, en désaccord avec la reine, démissionne en 1611 de sa charge de surintendant des finances et de gouverneur de la Bastille. Ses mémoires connaissent le succès.

Alain Chardonnens, historien, enseignant-formateur à l'Université de Fribourg 

Le choix, comme nous l’avons dit, s’arrêta donc sur Marie de Médicis. Cependant Henri hésitait encore. Sully, qui connaissait sa puissance sur son maître, se chargea de tout et signa avec Villeroy et Sillery le contrat de mariage. Puis, comme, pendant cette opération, le roi l’avait deux fois demandé, il se rendit aux ordres du roi.
— D’où diable viens-tu donc, Rosny? lui dit le roi dès qu’il l’aperçut.
— Ma foi, répondit Sully, de vous marier, sire.
— Ah! ah! fit Henri, de me marier?
— Oui; ainsi, il n’y a plus à vous en dédire, le contrat est signé.

Henri fut une demi-heure à garder le silence, se grattant la tête et se rongeant les ongles. Enfin, il rompit le silence, et, frappant d’une main sur l’autre:
— Eh bien soit, dit-il, marions-nous, puisque, pour le bien de mon peuple, il faut que je sois marié. Mais je crains bien de rencontrer une mauvaise tête qui me réduise à des contestations domestiques, que je crains plus que tous les embarras réunis de la guerre et de la politique.

De quelle mauvaise tête parlait le roi? Etait-ce d’Henriette de Balzac d’Entragues ou de Marie de Médicis? Dans l’un ou l’autre cas, il en fut fait comme voulait Sully. Et en effet, c’était presque toujours ainsi que les choses se passaient entre le ministre et le roi. Disons quelques mots de Sully, l’homme, après Henri IV, le plus populaire de son époque.

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