Dumas Louis XV Dumas Louis XV
Portrait de la Marquise de Pompadour, François Boucher, 1759.© DR

La rencontre de Louis XV avec madame de Pompadour

Louis XV a du mal à se remettre de la mort de sa favorite, Madame de Châteauroux. Le duc de Richelieu se met à la recherche d’une nouvelle maîtresse. Ce sera la marquise de Pompadour.

Louis XV a du mal à se remettre de la mort de sa favorite, Madame de Châteauroux. Le duc de Richelieu se met à la recherche d’une nouvelle maîtresse. Il trouve la perle rare: Madame de Flavacourt. Alexandre Dumas explique de quelle manière la jeune femme repousse ses avances:
«La marquise regarda le tentateur en souriant.
— C’est bien beau tout cela, dit-elle, je le sais; mais…
— Mais? répéta le duc.
— Mais je préfère à tout cela l’estime de mes contemporains.
Et ce fut tout ce que le duc put tirer d’elle.»

Le duc de Richelieu a en vue une autre femme pour le roi: la marquise de Rochechouart. Mais elle aussi repousse les faveurs du roi.

L’humeur du monarque devient sombre, comme l’explique Alexandre Dumas: «Le roi devenait de plus en plus triste, de plus en plus ennuyé.» Dans ces conditions, le duc se rejeta sur les fêtes. Et il y en avait de superbes données à Paris dans les milieux bourgeois.

Dumas les décrit ainsi: «Les marchands de vin faisaient, au milieu de ces fleurs, couler des fontaines de champagne et de bordeaux; les limonadiers allumaient des bassins de punch; les glaciers dressaient des Alpes à la base neigeuse et aux sommets couronnés de cette teinte rose que le soleil couchant répand au faîte des montagnes: c’était quelque chose de merveilleux que ces fêtes!»

On est loin de l’esprit de Versailles et des intrigues de la cour. Alexandre Dumas déclare: «Mais ce qui distrayait surtout le roi, c’était la franche gaieté des bourgeoises, intimidées d’abord, mais rassurées bientôt par un compliment, par un mot, par un sourire, et dansant des allemandes et des anglaises avec une gaieté et un entrain qu’il n’avait jamais vus ni à Versailles, ni à Trianon, ni à Choisy.»

Le roi ne pouvait que croiser la route de la marquise de Pompadour, à l’ambition démesurée…

Fille d’un financier, séduisante, cultivée, Jeanne Le Normant d’Etiolles, née Poisson (1), devient la favorite la plus célèbre du roi. En effet, comme le déclare Jean-Christian Petitfils, «outre ses attraits physiques, Louis prisait sa spontanéité, sa générosité et ce ton de liberté sans calcul ni ambition qu’il ne trouvait chez aucune autre femme.» (2)

Issue de la bourgeoisie, elle s’attire rapidement les foudres de l’aristocratie, qui peine à accepter qu’une maîtresse du roi soit une roturière. Cette haine est propagée dans la population par des chansons et des pamphlets injurieux.

«L’opinion, explique Joël Cornette, fustigeait notamment les folles prodigalités de la maîtresse du roi. Il est vrai que l’aménagement de ses hôtels de Paris, dont l’Elysée actuel, de ses résidences de Crécy, de La Celle et de Bellevue (près de Meudon) coûtèrent près de huit millions de livres. Les dépenses de théâtre et des fêtes magnifiques de la cour s’élevèrent, de 1748 à 1756, à quatre millions de livres.» (3)

Alain Chardonnens, historien et enseignant-formateur à l'Université de Fribourg

Notes et références 
(1) Salles, Catherine : Louis XV. Les ombres et la lumière. Paris, Tallandier, 2006, PP. 66-67.
(2) Petitfils, Jean-Christian : Louis XV. Paris, Perrin, 2014, P.409.
(3) Cornette, Joël : Absolutismes et lumières, 1962-1783. Paris, Hachette supérieur, 2014, 7è édition revue et augmentée, P.178.

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