Dumas Louis XV Dumas Louis XV
Le sacre de Louis XV à Reims, 1722.© DR

Comment survivre à la cour de Louis XV?

Dans ce chapitre, Alexandre Dumas nous emmène dans l’intimité de la famille royale de France. Il évoque l’étiquette, les mets, la fruitière du château, le jeu du roi et les flatteries… Un vrai manuel de sociologie de la cour pour y survivre et y avoir de l’influence…

A l’époque où nous sommes arrivés, c’est-à-dire vers la moitié à peu près du règne de Louis XV, il a huit enfants de la reine; de ses maîtresses, excepté le «demi-Louis», il n’en eut jamais, et surtout n’en voulut jamais avoir, les bâtards de Louis XIV ayant été une haute instruction pour sa jeunesse. Ces enfants étaient:
Le dauphin, né le 4 septembre 1729;
Le duc d’Anjou, né à Versailles le 30 août 1730 et mort en 1733;
Louise-Elisabeth de France, mariée à don Philippe, née le 14 août 1727;
Anne-Henriette, sœur jumelle de Louise-Elisabeth;
Marie-Adélaïde, connue sous le nom de «madame Adélaïde», née le 23 mars 1732;
Victoire-Louise-Marie-Thérèse, née le 11 mai 1733;
Sophie-Philippine-Elisabeth, née le 27 juillet 1734;
Louise-Marie, née le 15 juillet 1737.

Donc, en supposant que nous en soyons arrivés au commencement de l’année 1750, le roi a quarante ans; la reine en a quarante-sept, le dauphin en a vingt-et-un, les princesses jumelles en ont vingt-trois, madame Adélaïde en a dix-huit, la princesse Victoire en a dix-sept, la princesse Sophie en a seize; enfin, la princesse Louise en a treize. 

Les princesses, à part madame Louise-Elisabeth, mariée à don Philippe, vivent sous la tutelle de leur mère.

Les caractères de toutes ces princesses étaient fort différents; quelques-unes étaient assez étranges. Madame était bonne, sans passion, réfléchie, timide et sage; elle se plaisait fort dans la société de madame de Ventadour, presque centenaire, à laquelle elle faisait raconter toutes les anecdotes de la cour de Louis XIV.

Madame Adélaïde, au contraire, était fort décidée; elle avait toutes les allures d’un garçon, jouait du violon, montait à cheval, aimait la chasse. Son ambition avait toujours été d’être homme et de faire la guerre. Toute petite, elle disait:
— Je ne sais pas pourquoi on désire tant un duc d’Anjou; il n’y a qu’à me faire duc d’Anjou, moi, on verra ce dont je suis capable.

A l’âge de treize ans, elle était parvenue, en jouant au cavagnole avec la reine, à lui voler quatorze louis. Le lendemain, on la rencontra ouvrant les portes et essayant de sortir de Versailles pour aller acheter son équipage de guerre.
— Où allez-vous, princesse? lui demanda l’une de ses femmes en l’arrêtant.
— Où je vais ? répondit madame Adélaïde. Je vais me mettre à la tête de l’armée de papa-roi. Je battrai les ennemis et j’amènerai le roi d’Angleterre prisonnier à Versailles.
— Et comment exécuterez-vous seule un pareil projet, princesse?
— Je ne suis pas seule; j’ai pour allié un homme à qui j’ai fait obtenir une place à la cour et qui m’a promis de venir avec moi.

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