Sept.info | Les convulsionnaires du cimetière Saint-Médard

Les convulsionnaires du cimetière Saint-Médard

Les cimetières du royaume de France sont hantés par les convulsionnaires, ces êtres pris de crises de dévotion. Louis XV se doit de réagir.

Dumas Louis XV Dumas Louis XV
Autour de la tombe de François de Pâris, dans le cimetière de l'Eglise Saint-Médard de Paris, ont lieu successivement entre 1727 et 1732 des guérisons miraculeuses et des «crises de dévotion» se manifestant chez les fidèles par des convulsions généralisées.© DR

Le règne personnel de Louis XV débute à la suite de son mariage, écartant alors le duc de Bourbon du pouvoir, et l’exilant sur ses terres de Chantilly (1). Le souverain appelle auprès de lui son ancien précepteur, le cardinal de Fleury (2), «son familier le plus proche» (3), âgé alors de 73 ans, qui dirigera la France de 1726 à 1743.

Sous le ministère Fleury, «jamais Louis XV n’osa vraiment soutenir une opinion non approuvée par son mentor. Ce dernier tranchait de tout […]» (4). La période du ministère Fleury est caractérisée par sa stabilité et la prospérité, malgré les troubles internes survenus avec le Parlement (5) et les jansénistes (6). La monnaie est stabilisée en 1726 (7), le budget du royaume est équilibré en 1738, les infrastructures routières sont modernisées (8), le commerce maritime extérieur est en plein essor, passant de 80 à 380 millions de livres de 1716 à 1748 (9).

Tout va bien au Royaume de France? Non, certains cimetières sont hantés par les convulsionnaires. Le pouvoir se doit de réagir.

Le vocable «convulsionnaires» est forgé au XVIIIe siècle, à partir du terme médical de convulsion. En effet, il sert à l’origine à désigner collectivement des individus atteints de troubles mentaux qui, lors de transes mystico-religieuses, présentent des convulsions, entre autres manifestations spectaculaires.

A partir de juin 1731, les guérisons soudaines se multiplient et certains malades commencent à présenter des mouvements convulsifs dans le cimetière.

Autour de la tombe de François de Pâris, dans le cimetière de l’Eglise Saint-Médard de Paris, ont lieu successivement entre 1727 et 1732 des guérisons miraculeuses et des «crises de dévotion» se manifestant chez les fidèles par des convulsions généralisées.

François de Pâris, un diacre célèbre pour sa charité dans le quartier Saint-Médard de Paris, meurt le 1er mai 1727 en léguant tous ses biens aux pauvres et des miracles commencent sur sa tombe dès le jour de son enterrement: peu après l’inhumation une femme paralysée du bras se déclare guérie.

Très vite le cimetière est fréquenté par des curieux, des malades, des parisiens de toutes conditions dont le comportement étrange s’explique par le fait que le défunt diacre est considéré comme un saint par le peuple. Certains malades touchent sa tombe dans l’espoir d’être guéris.

Alain Chardonnens, historien, enseignant-formateur à l’Université de Fribourg

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