Après la bataille de Leipzig qui a tourné en sa défaveur et suite au traité de Fontainebleau (abdication sans condition), Napoléon est déchu du trône de France. Lorsqu’il arrive à Portoferraio, la capitale de l’île d’Elbe, l’Empereur en exil paraît enfin heureux. Il fait mine de s’intéresser à la gestion de ce petit territoire, situé à proximité de la Corse. S’installant à la Palazzina dei Mulini, il y reçoit ses sujets. Il modernise l’administration, crée un hôpital et construit des routes. Mais le sang de Napoléon bout.
L’Autriche a interdit à Marie-Louise et à son fils de le rejoindre. De plus, est-ce que les Alliés croient vraiment qu’il va finir sa vie sur cette île de 122 kilomètres carrés alors qu’il régnait sur une bonne partie de l’Europe? En lisant les journaux du continent, il sait que le régime des Bourbons est devenu impopulaire. Dans ce chapitre, Alexandre Dumas retrace les 20 jours du «vol de l’Aigle», de Golfe-Juan à Paris, en ce début 1815. Napoléon a reconquis la France et le cœur des Français.
Alain Chardonnens, historien.
Napoléon était roi de l’île d’Elbe.
En perdant l’Empire du monde, il n’avait voulu, d’abord, en rien conserver que son malheur. «Un petit écu par jour et un cheval, avait-il dit; voilà tout ce qui m’est nécessaire.» Aussi, forcé par les instances de ceux qui l’entouraient, lorsqu’il pouvait perdre l’Italie, la Toscane, la Corse, avait-il jeté les yeux sur le petit coin de terre où nous le retrouvons.