Savez-vous comment installer et monter une yourte ouzbèke dans les règles de l’art et dans les temps? L’ethnologue neuchâteloise Micheline Centlivres-Demont nous raconte, avec le talent qu’on lui connaît, ce défi dans notre second tome consacré aux Mémoire(s) afghane(s). Un opus aussi riche et précieux que le premier épisode publié à l’automne 2022, toujours disponible en librairie ou sur la boutique de notre site sept.info.
Raconter le monde tel qu’il est, en mode slow journalisme, découvrir autrement des réalités complexes, les raconter avec la rigueur et l’exigence de la littérature du réel, aller plus loin que l’écume de l’actualité, c’est depuis bientôt dix ans, depuis la fondation de notre média pionnier, la mission de service public qui nous anime.
Nous apportons ainsi une part unique à l’édifice de l’information. Une part reconnue désormais par de nombreux prix de journalisme, qui ne remplace aucune autre, et qui a simplement sa place, son droit d’exister, sa nécessité pour créer un espace propice au débat démocratique, pour permettre à nos concitoyens d’être informés en profondeur. Ce qu’une «fast news» de 500 signes ou un post sur les réseaux sociaux ne permettront jamais.
Cette place dans le champ politique, nous la revendiquons alors que nous vivons une période très étrange. Hausse des prix du papier, inflation, attaques incessantes sur la liberté des médias… ne nous voilons pas la face, nous sommes inquiets pour notre avenir et plus que jamais, nous devons nous battre pour notre survie.
Et comme si cela ne suffisait pas, nous affrontons une nouvelle menace. Appelés à la rescousse de puissants groupes médiatiques en perdition, nos élus cantonaux et fédéraux se sont mis en tête de sauver la «presse» helvétique. Le problème, c’est que nos représentants ne la comprennent que quotidienne et d’actualité, cette «presse», ignorant somptueusement les autres médias comme Sept et estimant qu’ils ne fournissent pas un service public suffisant pour être soutenus par les deniers étatiques.
Or, en agissant de la sorte, les législateurs vont introduire une distorsion de concurrence mortifère alors que cette question d’aide étatique aux médias ne leur revient pas. C’est au peuple de décider s’il veut ou non subventionner des titres, en introduisant dans nos constitutions le principe d’une information considérée comme un bien commun. A l’image de l’éducation, la santé, l’énergie…
Ce débat politique serait en tout cas plus que bénéfique pour recréer le lien de confiance, souvent rompu, entre des médias et une population qui aurait un droit de regard sur la qualité des contenus, le financement des médias, leur actionnariat, leurs investissements, leur gestion… Une démocratie, vive, passionnée, passionnante et bien informée, est à ce prix. Celui de la remise à plat d’un système parti en vrille depuis plusieurs années et qui ne saura pas redresser son vol sans un sérieux coup de main de l’Etat, donc de nous.
Vous me trouvez un brin utopique? Et si on en parlait concrètement. Ecrivez-moi à mon adresse email [email protected]. J’aimerais avoir votre avis à ce sujet.
Très belle écoute de notre mook (c’est nouveau et vous verrez, c’est sensationnel), et très belle lecture.