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Daniel Ellsberg au Viêtnam. © Daniel et Patricia Ellsberg

L'homme le plus dangereux du monde: La guerre (2/7)

Après avoir participé aux prémices de la guerre du Viêtnam au Pentagone, Daniel Ellsberg se cherche d’autres aventures. Il va les trouver au Viêtnam.

Le major-général Edward Lansdale est un dur à cuire. Depuis 1941, il est de toutes les guerres, mais toujours dans l’ombre. D’abord avec le premier service de renseignement américain, l’OSS, aux Philippines, puis avec la CIA en Indochine et contre le Cuba de Fidel Castro. Dans le monde du renseignement, c’est une légende. Au point de servir de modèle à Graham Greene pour son roman Un Américain bien tranquille qui raconte la guerre secrète menée par les Américains en Indochine contre les Français. Son opposition au président Kennedy au début des années soixante lui vaudra d'inspirer aussi Oliver Stone pour le personnage du général putschiste dans son film JFK. 

Daniel Ellsberg rencontre Lansdale début 1965 lors d’une réunion des ministères et des agences concernées par la guerre du Viêtnam. L’officier y présente l'équipe qui, depuis l’ambassade américaine à Saigon, doit mener une mission aux contours mal définis. Le jeune homme tombe sous le charme du général et, fatigué d’être enfermé dans un bureau au Pentagone, se met à son service. Avant de quitter Washington, Ellsberg fait la tournée de ses amis en quête de contacts à Saigon. Un jeune et brillant journaliste du New York Times, David Halberstam, lui recommande chaudement le lieutenant-colonel John Paul Vann, un ancien conseiller militaire américain de l’armée sud-vietnamienne très critique de cette guerre et toujours prêt à informer - discrètement - la presse, tel un lanceur d’alerte avant l’heure. «Vann est venu me rendre visite chez moi, à Saigon, narre Daniel Ellsberg. J’habitais alors un grand immeuble climatisé réservé aux fonctionnaires américains, avec un gardien à l’entrée et un bureau où les visiteurs devaient s’annoncer. Vann m'a dit: "Vous devez sortir de là pour vous entretenir avec les Vietnamiens, car ils ne viendront jamais vous voir ici." Nous avons parlé pendant plusieurs heures de l’échec des programmes américains dans le pays. Discuter avec lui était une bouffée d'oxygène pur. J'ai posé beaucoup de questions et pris autant de notes que possible...»

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