Le Cheikh aveugle piégé (9/11)

© Archives d'Emad Salem
Omar Abdel-Rahman, surnommé le «Cheikh aveugle». 

N'ayant pas pu éviter l’attentat à la voiture piégée dans un parking du Wolrd Trade Center en février 1993, le FBI ne peut plus se contenter d’attendre sagement. Il faut agir! Mais coincer le Cheikh aveugle est loin d’être une mince affaire…

Le risque est trop important! Carson Dunbar, le responsable chargé de l’antiterrorisme au Bureau à New York décide qu’il est temps d’intervenir. Il n’a rien dit quand Siddig Ali et ses hommes se sont procuré des produits fertilisants qu’ils ont commencé à mélanger à de l’acide dans l’entrepôt piégé par le FBI. Il s’est tu quand ils se sont procuré le fioul nécessaire à la fabrication des bombes. Mais quand il apprend qu’Emad Salem a acheté des détonateurs chez un trafiquant de Chinatown, il s’inquiète. «Ce sont des détonateurs sommaires, on les a payés 18 dollars pièce. Ils ne fonctionneront sans doute pas», rassure Salem. Mais Dunbar ne veut rien entendre: ils doivent disparaître.
– Mais ça va se voir, s’inquiète Salem.

Les deux officiers traitants de l’infiltré plaident à leur tour sa cause: l’entrepôt est surveillé en permanence par des caméras. Rien n’échappe au FBI. Pourquoi faire courir un risque si insensé à leur taupe? Carson Dunbar reste inflexible. Désespéré, Emad Salem téléphone à son ancien contact, Nancy Floyd.
– Le cauchemar recommence, geint-il. C’est reparti comme avant. Fais quelque chose ou je démissionne et je rentre en Egypte avec ma famille.

L’agente spéciale ne peut rien y faire. Un soir où l’entrepôt est désert, Carson Dunbar envoie l'un de ses hommes remplacer discrètement les détonateurs par des engins inoffensifs. S’apercevant immédiatement du subterfuge, Salem entre dans une fureur noire: cette action est aussi inutile que dangereuse. Si lui s’en est rendu compte, n’importe qui d’autre peut le voir. En outre, Hampton-el vient de leur laisser un message précisant qu’il cherche toujours des détonateurs plus performants… L’infiltré menace une fois de plus de tout laisser tomber et d’aller voir les médias si les dispositifs originaux ne sont pas remis en place. Le lendemain, c’est chose faite.

Par une chaude soirée de juin 1993, Emad Salem, Siddig Ali et quelques hommes du groupuscule prennent le thé à la mosquée Abou Bakr après avoir longuement prié. La conversation tourne autour de l’ennemi, le FBI, et principalement de l'un de ses agents.
– Il faudrait tuer John Anticev, s’exclame l'un des fanatiques. Il est très important et il n’arrête pas de persécuter la communauté musulmane.
– Tu as raison, il faut faire quelque chose, renchérit Salem. Mais on ne peut rien faire contre lui tant qu’il est dans les bureaux du FBI.
– C’est vrai, répond un autre. Mais je sais où il habite, j’ai son adresse.
– Ce n’est pas possible!
– Si, si, je travaille pour la poste, je distribue le courrier. Un jour, pendant que je faisais ma tournée, qui je vois en train de sortir de chez lui? John Anticev. C’est comme ça que j’ai eu son adresse. On devrait le kidnapper et négocier la libération d’el Sayyid Nosair.
– Bonne idée, s’exclame Salem. Excusez-moi une minute, je dois aller aux toilettes.

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