Du Caire aux Etats-Unis (4/5)

© DR
William Mawwin, 2009.

William Mawwin a vécu l’enfer de la capture et de l’esclavage. Le jeune Soudanais, après avoir échappé à son maître, travaillé dans une ferme-prison, décide de partir pour le Caire. Quatrième épisode de son récit.

Fin 1997, j’ai l’impression que tout le monde part pour l’Egypte. Je rencontre Majok. Il me demande de l’aider à charger des choses dans un camion, je me mets à l’aider, nous discutons. Je suis son unique travailleur dinka, mais mon dinka est catastrophique étant donné que je n’ai appris la langue qu’en compagnie d’Akec. Je ne fais pas confiance à Majok. J’ai peur, je ne veux pas lui livrer mon histoire. Après trois semaines, il vient me trouver au marché et me dit: «Ok, ok, contente-toi de travailler avec moi, reste là, je te paierai.» Je lui réponds que j’ai travaillé pour beaucoup, beaucoup de gens, et que tout ce que j’ai obtenu jusqu’ici, ça a été la prison. Je ne veux pas de son aide. La femme de Majok me raconte alors l’histoire de son mari, et me jure que c’est un homme bon. Je retourne travailler pour lui.

Un jour, je dis à Majok que je veux aller en Egypte.
- En Egypte? Je peux t’avoir des faux papiers pour t’y rendre. Que veux-tu faire en Egypte?
- Ouvrir mon propre magasin, m’asseoir devant, vendre des choses. Je suis fatigué des rues. Je veux une vie tranquille.
- J’ai une boutique, laisse-moi te la montrer. J’ai une maison, une famille et une boutique.
- Tu es riche, ai-je dit.

Majok m’emmène chez lui pour y vivre, mais je ne me sens pas à l’aise dans sa belle maison. Pourquoi? Parce que je n’ai plus confiance en personne. Je coupe le cuir dans ma chaussure, fabrique une poche et garde mon argent dedans. C’est une astuce d’enfant des rues: ton argent habite dans ta chaussure. La nuit, je le garde dans une boîte de lait condensé, puis cache celle-ci dans un trou que j’ai creusé dans le sol, là où les gens marchent tous les jours, auquel ils ne penseront pas. Je gagne de l’argent en vendant de l’eau, en lavant des vêtements, en faisant du repassage, du nettoyage, en travaillant à la bagagerie ou à l’aéroport… peu importe. Je peux enfin payer Majok 1’000 livres soudanaises, ce qui représente quelque chose comme 200 dollars, pour un faux passeport. Je pleure en lui confiant cet argent. Je découvrirai plus tard qu’il m’a fait trop payer. Majok m’a arnaqué. «Ne dis à personne que tu as un passeport, ne dis à personne que tu pars pour l’Egypte», me recommande-t-il. 

Je me retrouve à Wadi Halfa, mendiant, pour obtenir de quoi payer un ticket pour le bateau. Chaque vendredi soir, le bateau part pour Assouan, en Egypte. Après dix jours de manche, je me rends là où je suis censé rencontrer le type. Quand je le trouve, il m’informe: «Le bateau part à 17 heures. Rejoins-moi demain à 16 heures, pas 16 h 01, pas 16 h 05.» Je suis sur place à 15 h 40. «Où est l’argent?» demande-t-il. Il prend mon argent et me fait entrer dans ce gros conteneur en plastique sur le quai. J’y reste enfermé pendant deux heures. Il y fait tellement chaud que je ne peux pas respirer, je transpire à grosses gouttes. Finalement, quelqu’un charge le conteneur sur le bateau. Je dois attendre une heure de plus avant d’entendre le sifflement du bateau, pour ouvrir le conteneur et en sortir. A l’arrivée du bateau à Assouan, je donne au policier de l’immigration un passeport et l’argent qu’il me reste. Il prend l’argent, et, d’un signe de tête approbateur, tamponne le passeport. «Ok, tu peux y aller.» Je prends le train pour Le Caire, avec peut-être cinq ou six cents autres Soudanais. Le voyage prend 12 heures. Le 22 février 1998, j’ai 19 ans et je suis enfin au Caire. C’est une ville magnifique, surpeuplée. Maintenant, je peux commencer mon propre commerce, mon grand rêve devient réalité. Mais où m’installer? Je ne connais personne, je n’ai pas d’argent. Et que vais-je manger? Je découvre une église catholique que tous les Soudanais fréquentent. On me propose le gîte et le couvert en échange de travaux à effectuer dans l’église. Il est difficile de trouver du travail, aussi l’Eglise aide-t-elle les gens comme elle peut. Je reste là deux mois, jusqu’à décrocher un boulot dans l’arrière-boutique d’un magasin de chaussures. Trois mois plus tard, je suis mis à la porte car je n’ai pas de visa.

Après avoir été mis à la porte de la boutique de chaussures – un visa coûte cher –, William se rend au bureau des Nations Unies du Caire et demande l’aide de quelqu’un pour remplir un formulaire et obtenir un badge d’identification de l’ONU. S’il est arrêté par la police, ce sera toujours ça. Pendant les mois qui suivent, il mendie comme il le faisait à Khartoum, jusqu’à ce que l’église catholique locale lui trouve un travail dans une usine qui fabrique des batteries de voiture, des pneus et des composants en plastique. Il y travaille un mois avant de décider qu’il veut travailler dans les mines de sel, à extraire le sel avec certains de ses amis. Il se rend à l’usine pour démissionner, mais son patron l’informe qu’il ne peut pas partir avant d’avoir été payé pour la journée de travail en cours. Il emmène alors William devant une machine qu’il n’a jamais fait fonctionner auparavant, une machine qui enroule le plastique chaud autour d’immenses rouleaux. Quand William proteste et déclare qu’il ne sait pas faire fonctionner l’engin, le chef répond: «Débrouille-toi», et s’éloigne déjà. Nous sommes le 31 août 1999. Au mur, devant lui, est installée une grosse horloge d’usine, noire et blanche, qui mesure la production des ouvriers toutes les trente minutes, et sonne les dix minutes de pause réglementaires toutes les deux heures. Face à cette horloge, William ne peut oublier l’heure qu’il était: 12h04. «Une partie de mon corps se trouve toujours là-bas, en Egypte.»

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William après l’accident. © DR

La plupart des choses que William m’a confiées durant ces trois semaines, installé dans la pièce sombre dans le fond de ma maison, a été une épreuve pénible pour lui. Mais hormis les instants de sa capture par les Murahalin, ce souvenir a été le plus douloureux de nos séances. Le ton de sa voix a baissé jusqu’à n’être plus qu’un souffle à peine audible, alors qu’il formulait les détails de l’accident à l’usine. Tandis que William essaie de «se débrouiller» avec la machine, ses rouleaux géants emportent son bras droit et le broient. Instinctivement, il essaie de le retirer à l’aide de sa main gauche. Après l’accident de l’usine en 1999, Mawwin/William se terrera dans un foyer du Caire. Deux ouvriers soudanais accourent, arrêtent la machine et libèrent son bras droit mutilé et sa main gauche de la machine. Ils l’emmènent à l’hôpital, mais William n’est pas citoyen égyptien. Il n’est pas en situation régulière, il est employé illégalement et personne ne veut le soigner. Son bras droit n’est plus qu’une bouillie sanguinolente. Les doigts de sa main gauche ont disparu. Encore aujourd’hui, William ne mange pas de viande, non pour des raisons morales, mais parce que la viande, cuite ou crue, lui rappelle l’aspect de son bras et de sa main ce jour-là.

Ses collègues soudanais ont passé quatre heures à l’hôpital, tentant de dénicher un docteur volontaire pour réaliser une opération à domicile, hors du cadre hospitalier. William s’est alors mis à prendre peur. Il a entendu des rumeurs, vérifiées depuis, d’Egyptiens tuant des migrants en situation irrégulière pour revendre leurs organes. Il s’oppose donc à toute intervention hors d’un l’hôpital. L’un des Soudanais se rend au bureau des Nations Unies avec le badge de William et raconte ce qui s’est passé. Vers 17 heures, un envoyé des Nations Unies se présente et emmène William dans un autre hôpital. En chirurgie cette nuit-là, les anesthésiants ne font pas effet. Il voit et ressent absolument tout. Cinq jours plus tard, la douleur est toujours omniprésente. Il est emmené dans un autre hôpital, tenu par des chrétiens coptes, pour une intervention chirurgicale supplémentaire, puis dans une maison quelque part au Caire pour se remettre. Dans ce second hôpital, on lui a donné une carte lui souhaitant des vœux de rétablissement, une Bible en arabe, ainsi qu’un crucifix qu’il portera chaque jour pendant des années.

Le propriétaire de l’usine est à la poursuite de William, désireux de se débarrasser d’un témoin potentiel. Grâce à cet accident, les autorités des Nations Unies ont appris que d’autres Soudanais en situation irrégulière travaillent dans l’usine. Ils prévoient une enquête. Pour s’en protéger, le propriétaire met à la porte tous ses ouvriers Soudanais deux jours après l’accident de William. Les Nations Unies ne remonteront pas la filière. Elles ne mèneront jamais d’enquête sur les conditions de travail ou sur le propriétaire de l’usine, si bien qu’il semblerait qu’il n’existe à ce jour aucune trace écrite de l’accident de William ou de l’existence de ces travailleurs clandestins. Mais à ce moment-là, la vie de William est toujours en danger. Il enfin est déplacé en sécurité dans un appartement de l’ONU, un garde en faction devant sa porte. A présent, faire sortir rapidement William d’Egypte est devenu une priorité pour les agents de l’ONU. Ils essaient de le placer en Norvège, puis au Danemark et en Belgique mais, dans ces trois pays, les démarches administratives prennent un minimum de trente jours. A l’ambassade des Etats-Unis, les choses vont bien plus vite et, en l’espace de deux jours, William embarque dans un vol TWA et quitte Le Caire avec quelques vêtements, son sac de réfugié et des ordonnances médicales. Pendant le vol, il est victime d’une hémorragie au bras: il est en état de choc. L’avion atterrit en urgence à Amsterdam, et William passera les 28 jours suivants à l’hôpital. Le 16 janvier 2000, William décolle enfin pour New York. Il a 20 ans.

«Je suis dans un grand hôtel, dans une chambre avec vue sur un cimetière. Mes mains sont enveloppées, bandées. Je ne parle pas un mot d’anglais, je regarde la télé, je regarde par la fenêtre, j’observe les pierres tombales, la neige tomber… Mon rêve était de posséder ma propre boutique, de m’asseoir devant et de vendre des choses.» William débarque à l’aéroport international de Sky Harbor de Phoenix, en Arizona, à 16 heures le vendredi 16 février 2000. Une assistante sociale du Programme de réinsertion des réfugiés des Charités Catholiques est là pour le rencontrer. Elle le conduit dans  un appartement de Phoenix, lui indique un réfrigérateur rempli de nourriture, puis s’en va. William est laissé seul dans l’appartement le vendredi soir, le samedi, le samedi soir, le dimanche et le dimanche soir. Il ne peut pas se servir de ses mains bandées pour manger ou boire, et la greffe de peau de sa jambe s’est infectée. «Je souffrais tellement, c’était comme être esclave, être attaché à nouveau.» Il ne comprend pas un mot d’anglais et ne se souvient que des avertissements stricts sur les dangers aux Etats-Unis pendant les cours d’orientation au Caire: ne pas ouvrir la porte à n’importe qui, ne pas parler aux étrangers, ne pas fixer qui que ce soit. A bout de forces, terrorisé, malade, sa vie est entre les mains d’une femme dont il ne comprend pas la langue, et cette femme a disparu. Il ne sait pas comment manger la plupart des aliments qui se trouvent dans le réfrigérateur, et tout lui semble bizarre. Il parvient à trouver du jus de fruit et boit. L’assistante sociale revient le lundi, ouvre la porte d’entrée, entre dans la maison et trouve William alité. Pensant qu’il est malade, elle le conduit chez le médecin. Mais comme William ne parle qu’arabe et dinka, personne ne comprend ce qu’il essaie de leur dire. «J’ai tellement faim. J’ai mal.» Le médecin change les bandages de sa jambe, et la femme l’emmène ensuite au bureau de réinsertion des réfugiés. Lorsqu’ils y parviennent, il tremble de tous ses membres mais ne peut dire à personne ce qui ne va pas. Il aperçoit une femme musulmane qui descend les escaliers, et lui parle en arabe: «S’il vous plaît, dites à ces gens que je n’ai pas mangé depuis quatre jours. Ma jambe me fait atrocement mal. S’il vous plaît, aidez-moi.» Réfugiée irakienne, elle le comprend et William peut bientôt manger pour la première fois depuis des jours. Assis dans un restaurant McDonald’s, l’assistante sociale soutient à la femme musulmane – venue avec eux – qu’il avait toute la nourriture qu’il fallait dans son appartement! Non, a-t-elle répondu, car il ne peut pas utiliser ses mains. Il ne peut pas manger. La femme lui donne des frites à manger avec ses doigts. Il n’échappe pas à William que la première personne à le comprendre dans ce nouvel endroit, la première personne à lui donner ce dont il avait besoin – de la nourriture –, est musulmane.

«La plupart des autres Soudanais qui arrivent ici sont les "Lost Boys" (Garçons perdus), et il y a une différence de taille entre les Lost Boys et moi. J’ai été capturé à l’âge de six ans, j’ai été esclave, puis enfant des rues. Les Lost Boys sont passés de la savane à un camp de réfugiés kenyan, puis sont arrivés dans les villes américaines. Notre expérience est différente. C’est très triste: nombre d’entre eux ont eu des problèmes, ont trouvé la mort dans des accidents de voitures, sont incarcérés ou vivent dans les rues.» William est alors déplacé dans un autre appartement, dans un quartier modeste mais bien tenu de Phoenix. Arcadia Palms est un immeuble de deux étages d’un blanc éblouissant, dont les décorations turquoise sont adoucies par les palmiers de la ville, omniprésents et par une touche occasionnelle de bougainvilliers fuchsia. Le complexe est peuplé de réfugiés, soudanais pour la plupart. William a deux camarades de chambre: Malak, venu de la République démocratique du Congo et Gurang, du Soudan. Malak se bagarre avec Gurang, quitte l’appartement, et est relogé peu de temps après au Nebraska. William restera trois ans dans cet appartement, avec cinq colocataires soudanais. Les six jeunes hommes se partagent un appartement d’une pièce dont le loyer se monte à 515 dollars. On y consomme beaucoup d’alcool, d’herbe et trois de ses colocataires auront des démêlés avec la police.

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William aux Etats-Unis. © DR

Six mois après son arrivée à Phoenix, William fait la rencontre de Jim, une autre de ces personnes qui changeront le cours de sa vie. Au cours du récit de cette période de sa vie, William change de temps et narre son histoire au passé, indice laissant présager une autre perte.En octobre 2000, je fais la connaissance d’un type nommé Achile, le conseiller d’éducation en anglais première langue des Services sociaux catholiques. Achile me présente ce vieux monsieur de 50 ou 60 ans appelé Jim. Jim possédait deux gros camions, et conduisait habituellement un gros pick-up Ford diesel. La première fois qu’il vient me chercher à l’appartement, il parle, encore et encore et encore. Je ne sais pas ce qu’il veut me dire. Il m’emmène chez Coco, à l’angle de la 46e et Thomas Road pour le déjeuner. Il commande un steak et des épinards pour lui, du poisson pour moi, avec des myrtilles et du gâteau pour le dessert. Il s’est assis, a mangé, puis m’a conduit à la bibliothèque au bout de la rue. Il m’a fait faire une carte de bibliothèque et a commencé à feuilleter des livres pour enfants. Le lendemain, Jim a apporté des papiers de l’école à remplir et nous sommes allés dans un autre restaurant, au croisement d’Indian School et de la 32e rue. Nous nous sommes assis dans un coin et, à nouveau, il m’a commandé du poisson. Nous sommes devenus amis après ce second repas au restaurant. Pendant trois mois, Jim passait trois fois par semaine à l’appartement et me conduisait à la bibliothèque pour m’apprendre l’anglais. La dernière fois que Jim m’a emmené manger, nous sommes allés dans un très bon restaurant de poisson aux coins de la 40e et de Campbell Road. Je me rappelle qu’il buvait de l’eau et puis il a commencé à s’étouffer, à tousser beaucoup. Je me suis inquiété, peut-être qu’il était malade. C’est la dernière fois que j’ai vu Jim. Après m’avoir déposé à l’appartement, il a dit quelque chose que je n’ai pas compris, et quand il n’est pas venu la fois suivante, j’ai tenté de le joindre en appelant Achile. Achile m’a dit que Jim avait déménagé à New York. «Dès que je reviens de ma randonnée la semaine prochaine, je te donnerai son numéro de téléphone.» Quatre jours plus tard, j’ai appris qu’Achile avait fait une chute et était mort. Le monde est devenu un endroit de ténèbres. Jim a tant fait de choses pour moi. Je n’ai pas pu le lui dire. Tu imagines? Trois fois par semaines pendant trois mois pour t’apprendre la langue, te nourrir gratuitement… mais tu ne parles pas anglais,comment pourrais-tu lui dire ce que tu ressens? Si Jim est vivant, je l’emmènerai dans les mêmes restaurants, on s’assiéra aux mêmes places. «Que m’as-tu dit ce jour-là? Je ne t’ai pas compris sur le moment, mais maintenant je peux te dire ce que je ressens.» C’est une conversation silencieuse que je répète encore et encore dans ma tête, mais je ne pourrai jamais lui dire ces mots. Je ne pourrai plus le regarder dans les yeux, voir son visage. Je ne pourrai jamais lui dire tout cela. Jim est la raison qui m’a poussé à apprendre l’anglais. Je veux une journée pour le voir et lui montrer: voilà mon diplôme du BTS, et ça, c’est ma licence. Merci. Je ne peux plus me rendre à cette bibliothèque maintenant, où nous nous asseyions pour lire des livres d’enfants.

Durant une séance, j’ai demandé à William où il avait travaillé depuis qu’il était arrivé en Arizona. Stoïquement, il a énuméré tous ses jobs: livreur de pizzas pour Papa John’s et Domino’s, fabricant de chewing-gum dans une usine de bonbons, il a aussi travaillé dans une cabine de parking d’aéroport et en tant que gardien dans une banque du centre-ville. A chaque entretien d’embauche, il était interrogé sur son handicap: comment pourrait-il convenir pour le poste compte tenu de ses mains? «Ne vous laissez pas impressionner par mes bras, répondait-il. Prenez-moi à l’essai deux jours, et si je ne conviens pas, dites-le moi. Je respecterai votre décision.» Depuis qu’il n’est plus esclave, depuis son accident à l’usine, William ne désire qu’une seule chose: être indépendant. A long terme, peu importe comment, je dois faire les choses par moi-même. J’ai changé le pneu de ma roue lorsque ma voiture est tombée en panne. Rien n’est difficile quand on réfléchit au problème. Il suffit de se concentrer, de se libérer l’esprit, et on y arrive. C’est la peur qui te fait du tort.

Traduit de l’anglais par Matthieu Volait et Nicolas Prouillac pour Ulyces.co d’après l’article Still, God Helps You paru dans le magazine américain The Wilson Quarterly.