Pour la majorité des gens, Google n’est qu’un innocent moteur de recherche sur Internet. Mais lorsqu’on y regarde de plus près, la société américaine est devenue, en peu de temps, par ses acquisitions dans la biotechnologie, l’intelligence artificielle et la robotique, un véritable incubateur de nouvelles technologies. Dans un but ultime: augmenter l’espérance de vie humaine. Passionné par le sujet, Laurent Alexandre, médecin français et président de DNA Vision, société belge spécialisée dans le séquençage ADN, et auteur du livre La mort de la mort, analyse la croisade contre la mort à laquelle se livre le géant de la Silicon Valley.
Vous dites que Google est devenu le premier embryon d’intelligence artificielle au monde. Pourquoi?
Depuis maintenant deux ans, le géant de Mountain View multiplie les acquisitions dans les secteurs de la recherche de pointe. Dans la biotechnologie d’abord, avec notamment le rachat des start-up DNNresearch, active dans les neurosciences, et 23andMe, spécialisée dans le séquençage de l’ADN humain. Dans le secteur de l’intelligence artificielle (AI en anglais, ndlr) ensuite, avec le rachat de DeepMind, une start-up britannique qui a développé un modèle de réseau de neurones artificiels capable d’apprendre par lui-même. Dans la robotique enfin, avec l’acquisition, notamment, en 2013, de Boston Dynamics, connue pour concevoir des robots pour l’armée américaine.
Quel but poursuit Google avec sa nouvelle stratégie?
Faire reculer la mort et développer l’intelligence artificielle. Le voile a été levé sur ses intentions fin 2013 lorsque Google a annoncé coup sur coup la création de sa filiale Calico, qui vise à augmenter l’espérance de vie humaine de 20 ans, et l’engagement du célèbre informaticien Raymond Kurzweil, connu aux Etats-Unis pour être le «pape» du transhumanisme, ce mouvement qui espère fusionner l’homme et la machine pour tendre vers l’immortalité, au poste de directeur de l’ingénierie de Google.