Helinho faisait donc son petit business. Assassinats sur commande ou pour le principe, il ne s’arrête plus. On est en 1998 et cela fait à peine trois ans qu’il a commencé le massacre. 65 victimes à son actif, une centaine pour son groupe. Incontestable leader, Helinho est depuis longtemps sorti de son pré carré. Il va maintenant tuer dans d’autres communautés, il sort de Camaragibe.
Quand il entend parler d’une alma sebosa (âme possédée par le diable), il intervient. Parfois, un groupe de justiciers rival en prend pour son grade. A l’époque, ils pullulent dans la région. Helinho devient chaque jour plus téméraire. Les massacres continuent. Le dernier en date, le 28 décembre, en a laissé quatre sur le carreau. Marcos, Jair, Galego et Beto avaient juré qu’ils troueraient la peau du Petit Prince. Mais lui et ses justiciers les ont trouvés avant, tout près d’un viaduc au nord de Recife. De retour vers Camaragibe, ils croisent Leo, un petit voyou bien connu. Ils en profitent pour lui régler son compte en passant. C’est toujours une alma sebosa de moins. Juste à côté de Camaragibe, la ville de São Lourenço da Mata présente à peu de choses près le même visage: chômage, violence et bidonvilles. Helinho entend parler d’un type qui terrorise une favela, un certain Rui. Pas de ça dans son voisinage. Il monte une expédition éclair avec son collègue, Claudio Barbosa.