Kolhapur, une ville moyenne au sud-ouest de l’Inde. Ce 16 février 2015, vers 9 heures, Megha Pansare se prépare à partir pour l’université où elle enseigne le russe, quand des cris brisent le silence de son quartier résidentiel. Elle se précipite au rez-de-chaussée de l’immeuble et déboule dans la rue bordée d’arbres tropicaux, d’ordinaire si tranquille. Govind et Uma Pansare, ses beaux-parents, gisent à dix mètres de là, le visage en sang, touchés par quatre balles de revolver.
Le couple avait quitté la maison familiale au petit matin. Govind Pansare, 81 ans, s’astreint chaque jour à une marche, à l’heure où l’air est encore frais. Sa femme et lui s’offrent un chaï, un thé sucré et épicé, à quelques rues de là. A l’aller, deux hommes à moto leur ont demandé leur chemin. Ce sont eux qui tireront plus tard sur les octogénaires. La caméra de l’école voisine le montre, mais la qualité des images est trop piètre pour les identifier. Touché par trois balles, Govind Pansare meurt le 20 février d’une hémorragie pulmonaire. Uma, blessée à la tempe, s’en sort de justesse. Amincie, ses cheveux gris retenus en arrière, elle serre aujourd’hui la main de ses doigts raidis par une paralysie. Elle n’a aucun souvenir des assaillants.