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Navigation dans les fjords chiliens au pied des glaciers. © Gérard A. Jaeger

Codicille pour le cap Horn (4/4)

Tandis que nous naviguons au large de La Havane, les passagers du «MS Oosterdam» vaquent à leur indifférence; ils ne sont que quelques-uns à regarder la mer, désenchantés peut-être par la solitude immense qui les envahit. Réfugiés dans les salons qui alimentent les conversations et leur servent d’asile aux désagréments d’un voyage maritime, ils s’occupent l’esprit dans l’impatience de faire escale. Car la plupart d’entre eux ont embarqué dans l’attente de prendre terre, le bateau n’étant qu’un moyen de les transporter; rarement une fin et très exceptionnellement par envie de naviguer.

Je me reconnais quant à moi dans cette affirmation de Blaise Cendrars: à bord d’un paquebot, «le seul fait d’exister est un bonheur». Aussi, me suis-je très vite rendu sur le pont des embarcations lorsque le bateau quitta Miami: c’est ici que je prends le pouls de l’océan, négligemment accoudé au bastingage; que je m’imprègne des mythiques transatlantiques dont ma mémoire littéraire a conservé l’envoûtement, le goût jamais démenti du voyage au long cours. Le grand large me lave de toutes mes turpitudes. Or il se trouve aujourd’hui que je ne suis plus en reportage et que mes préoccupations ne sont pas de me plonger dans l’actualité, ni dans l’Histoire; sinon la mienne. Car je me suis embarqué dans le but de répondre à cette question lancinante: faut-il ou non franchir le cap Horn... Au risque de ternir l’idée que je m’en suis toujours faite, et qui tient du symbole. J’ai changé l’esprit du voyage. Depuis que j’ai pris cette décision, je pense beaucoup à l’échéance qui m’attend. Aux années qui ont précédé le grand saut dans le vide que je m’apprête à faire; et à celles qui suivront. Toute terre a maintenant disparu; s’il n’y avait pas d’escales en vue, je m’abandonnerais volontiers sans atterrage. Je n’en conserve pas moins le souvenir de quelques paradis, dont mes voyages ont émaillé la route. J’ai fait le tour du monde et transité par d’innombrables archipels; mais les Antilles m’ont toujours laissé le souvenir d’escales fortunées, de terres complaisamment écloses de la mer. Sur l’île d’Aruba où nous venons de jeter l’ancre, la légende affirme que ses premiers habitants vénéraient un dieu si prodigue et généreux qu’ils n’ont jamais eu besoin de l’invoquer. Je m’enthousiasme toujours à l’idée de découvrir un nouveau port d’escale, tout en sachant que c’est un mouillage éphémère. Jamais un souvenir de navigation ne s’est effacé de mes cartes marines. Désormais, c’est le contournement de l’Amérique du Sud et le franchissement du cap Horn qui occupent toute mon attention.

En attendant, comme il est d’usage sur les longs courriers, une soirée de gala est organisée à bord du MS Oosterdam; elle a toujours lieu le lendemain de l’appareillage. J’apprécie cette coutume dont le cérémonial s’inspire du raffinement des prestigieux paquebots du siècle dernier. La Holland America Line est l’une des dernières compagnies à perpétuer ce rituel à l’ancienne, dans le décor qui sied à cette cérémonie: «Le soir, il faut être prêt à descendre avec élégance le grand escalier […] toutes et tous se préparent à revêtir la robe longue ou le smoking étalé sur le lit par un steward», peut-on lire dans Légende des mers: l’art de vivre à bord des paquebots (Dominique Marny, Somogy Editions d’art / Palais Lumière, 2013). Naguère, les coursiers de mers étaient conçus pour nier l’impression d’être à la merci des éléments; il fallait faire oublier la notion de voyage et redonner aux passagers l’idée de confort et de sécurité dont ils avaient l’habitude à terre. Les compagnies rivalisaient d’ingéniosité pour attirer le plus grand nombre de clients, notamment en première classe, où les fêtes, les plaisirs de la table et les divertissements égaraient l’attention de la clientèle en donnant aux paquebots de croisière, comme aujourd’hui, des airs de ville flottante. Il en va de l’ivresse du voyage à l’ancienne, que la plume de Blaise Cendrars restitue si bien. Certes, cet insatiable voyageur a parfois déguisé la réalité pour lui donner la consistance de ses rêves, tracé des caps imprécis sur ses errements toujours à la lisière du merveilleux! Mais il n’a jamais failli à la promesse de nous entraîner dans son sillage; là où sa vie se mêle étroitement à son œuvre. Le grand reporter et le poète se sont souvent confondus, rapportait son ami Frédéric-Jacques Temple, poète, essayiste, biographe et voyageur, dont je fus jadis l’éditeur. Je revendique cette qualité de conteur qui le rend unique, cette aptitude à restituer les embrasements du cœur; parce que son art s’avère «aussi délicat que de vouloir doubler le cap Horn», note opportunément Robert Guyon dans les Echos du bastingage qu’il consacre au célèbre écrivain voyageur.

Le vent souffle du nord-est et des creux se forment par le travers de notre route. Je sais les caprices de l’océan et j’ai longtemps souffert du mal de mer sans qu’il n’entame jamais ma détermination pour les grandes traversées. Ni mon envie de voyager encore, et naviguer toujours. Je parachève donc aujourd’hui la promesse que je me suis faite sur les bancs de l’école, tandis que l’institutrice déroulait une carte du monde sur le tableau noir. Telle une âme errante, un oiseau de mer s’épuise dans les alizés; pour me rappeler que les équipages sans sépulture viennent y tromper l’éternité. Pour entériner la légende et frapper les esprits. La nouvelle géographie de mes escales n’étant plus rythmée par la recherche d’une pertinence journalistique ou l’éventualité d’une anecdote à rapporter, je ne me mêle pas aux voyageurs; contrairement aux passagers que Pierre Assouline met en scène dans Le Paquebot. Je ne pourchasse plus désormais que mon ombre et je me protège de tout ce qui pourrait entraver mon dessein. Cette longue route m’appartient. C’est une quête qui ne se partage pas. Son postulat ne peut pas s’expliquer, ne se mesure pas; ni ne se confronte. Seul au monde, je me sens plus que jamais en symbiose avec l’océan qui m’apaise et le navire qui m’emporte. «On croit que l’on va faire un voyage, écrivait Nicolas Bouvier dans L’Usage du monde, mais bientôt c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.» Pour ce qui me concerne, il me déconstruit avec la bienveillante arrogance dont Ella Maillart fut la proie consentante. Explorer la voie difficile qui mène à la racine de la conscience fut son credo: «Il existe une énergie qui est éternelle, qui n’a rien à voir avec le corps et qui est régie par les lois qui mènent l’univers», écrivait-elle dans une lettre à sa mère. Je ne dévierai pas de mon cap. Pour certains esprits chagrins, la réalité qu’affronte le voyageur entame presque toujours l’idée qu’il s’en était faite; c’est alors de mauvaise grâce qu’il chasse ses rêves de son imagination pour les «loger tristement dans ses souvenirs». Contrairement à ce que présupposait le poète Gérard de Nerval dans son Voyage en Orient, je n’ai jamais été confronté à cette trahison.

A l’heure où la canopée tropicale émerge à peine de la brume, nous voici devant l’isthme de Panama. C’est alors qu’un homme est venu me parler. Pour me raconter la triste mésaventure de son grand-père. Embauché de force pour creuser le canal, il a miraculeusement survécu à l’épuisement, aux accidents et à la maladie, tandis que des milliers de ses camarades y ont succombé. «Le reste de son existence fut un incessant cauchemar», m’avoua-t-il. Seul avec ses questionnements sur le sacrifice qu’il avait enduré «pour le bien de l’humanité», il est mort en transmettant son désarroi et ses doutes à sa postérité. L’interrogeant sur les raisons de sa présence à bord du MS Oosterdam, et sur les lieux d’une histoire pour lui si douloureuse, il ajouta: «Je suis venu quémander ma part de vérité.» Son pèlerinage répondait d’une quête lancinante, d’une dette dont il était le légataire et le dépositaire historique. Le canal était son cap Horn! D’une certaine façon, nous sommes tous à la recherche d’une rédemption. Le voyage de cet homme avait un sens philosophique: celui d’une révélation et d’un accomplissement. «Les aventures de notre esprit sont le plus merveilleux des romans», prévient le poète irlandais George William Russell dans Le flambeau de la vision; avant de conclure sur cette sentence, qui m’ancre à jamais dans l’intime réalité de mon propre parcours: «Nos errances auront été plus grandes que celles d’Ulysse!»

Nous n’étions plus désormais qu’à quelques jours de franchir l’équateur. En voyageur intempérant, j’échapperai à l’adoubement des nouveaux récipiendaires que Neptune en son royaume s’apprête à baptiser selon le rituel hérité de l’ancienne marine. S’ils en sont dignes, ils seront les bienvenus dans cet hémisphère où j’ai longuement bourlingué. Trois coups de sirène retentiront: elles annonceront que notre navire a franchi la Ligne. Sa cheminée noire crache un panache de fumée blanche. Je suis au mitan de la terre; et soudain, c’est une étrange sensation qui m’étreint. Je tiens cette impression des grands auteurs de science-fiction que furent les frères Rosny, dont l’œuvre tient en cette conjecture: le centre du monde est en équilibre instable, prêt à basculer dans le passé ou l’avenir, la clôture ou l’espoir. Une page essentielle de mon carnet de voyage est en train de s’écrire: l’ancien monde se délite lentement, tandis que s’ouvre à moi la perspective d’une ère nouvelle. La nuit tombe rapidement sous cette latitude absente, où l’océan respire en de longues et lentes ondulations. Le navire se soulève, se tord et gémit.

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Voie descendante de l’écluse de Gatún donnant accès à l’isthme de Panama. © Gérard A. Jaeger

Le cap Horn est un passage historiquement dangereux, une frontière maritime au bout du monde que se disputent deux océans ombrageux. Nous y parviendrons après quelques escales encore, au Pérou, puis au Chili. Pour une approche transie, presque lancinante; à pas comptés. Ce franchissement symbolique va peut-être mettre un terme à mes reportages maritimes. Parce que c’est un cap, une histoire s’achève; tandis que de nouvelles aventures littéraires m’attendent au bout du voyage. Le récit que j’ai récemment consacré à la mythologie du cap Horn, au terme duquel je me suis demandé s’il fallait ou non le franchir, m’a forcé la main; et convaincu de ne jamais renoncer à motiver le destin. Dès lors, je tiens ferme la barre et taille une route qui préfigure une rencontre encore imprécise. La courbure de l’océan me rappelle que la mer est ronde. Et voici que m’apparaissent les contreforts de Valparaiso, dont je goûte l’escale tant espérée. Comme l’enfant prodigue, j’entends y cueillir les rêves que mes lectures ont fécondés. A peine débarqué, je découvre que son port mythique ne le dispute pas à mes attentes: rien n’est chimères, tout ce que je vois conforte mes espérances. La ville aux quarante-deux collines a toujours été célébrée pour ses légendes, ses chansons, ses navires échoués, ses escaliers entremêlés, ses entrelacs de ruelles où s’égarent les marins en perdition, ses ascenseurs rouillés, ses bordels crasseux que raconte Alain Jaubert dans un roman d’initiations, Val Paradis; c’est une sorte de piège aussi, un bout du monde où l’exil et l’esprit d’aventure sont poussés à l’extrême. Et si proche du cap Horn! «Voyageur, il n’y a pas de chemin. Le chemin se fait en marchant […] Et quand tu regardes en arrière, vois le sentier que jamais tu ne dois à nouveau fouler, voyageur! Il n’y a pas de chemin, rien que des sillages sur la mer», proclamait Antonio Machado, poète résistant (extrait de Solitudes, galeries et autres poèmes). Mais une sirène retentit bientôt sur la rade: il est temps pour moi de regagner le bord.

Lorsque le détroit de Magellan se profile devant l’étrave du MS Oosterdam, j’en deviens aussitôt la figure de proue. Se détache alors une petite bourgade au flanc d’une colline, à peine visible à travers les nuages qui la dissimulent au petit matin. A travers l’histoire de quelques maisons centenaires, Punta Arenas se raconte au temps des grands voiliers qui sillonnaient les fjords de Patagonie, au temps des chercheurs d’or et des défricheurs d’empires. Autour du monument dédié à la mémoire de Magellan de nombreuses maisons de commerce rappellent que les échanges maritimes ont fait sa fortune avant l’ouverture du canal de Panama. Un ancien clipper est échoué dans le port, vestige d’un temps qui s’est envasé. Il pleut sur la forêt patagonienne depuis plusieurs jours et nous progressons maintenant en direction de la fin des terres, jusqu’au grand basculement dans l’inconnu: là, où selon les Anciens, les navigateurs qui s’y risquaient ne revenaient pas! Le doute ne nous étreint plus aujourd’hui et j’en ai la nostalgie. Je crois que j’aurais aimé ne rien envisager, me laisser emporter vers les confins du monde sans aucun remords: sans bagage, en laissant tout derrière moi comme un accomplissement; dans une immense quiétude, détaché des contingences et de ce sentiment d’appartenance qui génère l’angoisse. Il ne faut rien espérer si l’on veut s’accomplir dans la plénitude de l’instant. Comme les équipages d’antan, qui acceptaient le pari de la découverte improvisée. Dans mon rêve éveillé, le temps n’est plus. Seul existe l’espace que je traverse, encore émaillé de quelques terres émergées. C’est dans cet état d’esprit que j’entame les derniers jours de navigation qui me séparent encore du cap Horn que j’ai franchi si souvent dans mes rêves; et redessiné sans cesse, de dérobades en justifications, au gré d’indulgences coupables et d’atermoiements. Nous naviguons cap à l’est, en suivant le détroit de Magellan dans le sens inverse à la route empruntée jadis par le navigateur portugais. Nous progressons très lentement. Le ciel s’assombrit et devient théâtral, presque dramatique, bien qu’on distingue assez nettement le contour du rivage. La légende voudrait que la Terre de Feu tienne son nom des naufrageurs qui l’occupaient en des temps reculés. Le paysage est proche des images que j’y ai toujours associées: faites de mystères et d’incertitudes, ainsi qu’en ont témoigné les premiers équipages qui s’y sont aventurés... souvent décimés par les infortunes d’un long voyage. Nous avons largement dépassé les basses latitudes qu’appréhendaient les premiers explorateurs; l’étroitesse du passage au milieu des redoutables glaciers qui s’avançaient dans la mer leur faisait redouter le naufrage. A défaut de cartes marines, ils s’abandonnaient à la prière. En vue d’Ushuaia, nous nous apprêtons à faire escale pour la dernière fois. Un peu plus tard, une navette m’emmène au phare du bout du monde, qui se dresse au milieu d’un chenal tourmenté par les vents et les courants. Dressé face aux pires tempêtes du grand Sud, ancré sur une solide roche noire, il déjoue les fortunes de mer et réconforte les navigateurs égarés. Il est désormais le héros de roman, une référence en matière de littérature maritime et d’aventures où les naufrageurs et les pirates viennent conforter les anciennes rumeurs. «Je ne pouvais désirer mieux que d’être le gardien d’un tel phare», nous explique la sentinelle imaginée par Jules Verne. Le voyageur improbable que j’étais à vingt ans a su se donner les moyens de matérialiser ses rêves et ses ambitions, éclairé par la lumière d’un phare qu’il n’a cessé d’entretenir «comme une étoile au bord de l’horizon», me susurre l’auteur des Voyages extraordinaires. Demain, j’aurai mis le point final à mon histoire en atteignant le cap Horn!

Je n’ai pas dormi la nuit qui précéda cette révélation tant attendue. Jusqu’à ce que je touche au but, et que surgisse dans le soleil levant le fruit d’une si longue persévérance. Précipitamment, je rapporte notre position sur le livre de bord que je tiens depuis 26 jours: 55° 98’ Sud / 67° 26’ Ouest. Et voici que nous frôlons ses pentes abruptes. Le vent souffle en rafales et la mer est dure; le décor est planté: le grand cap se présente à moi comme il a jailli des océans lorsque le monde était à peine formé. Sous la lumière pâle du jour naissant, il n’est qu’une ombre géante encore mal dessinée, jusqu’à ce que le soleil en éclaire le contour... la silhouette immense. Fièrement dressée. Alors seulement, prévenu du regard que je vais porter sur lui, le cap Horn est sorti de ma nuit. Les hommes n’ont donné de sens à la vie qu’à travers leurs grandes épopées: le cap de toutes les espérances et de tous les dangers fait partie de cette initiation. Depuis lors, il tient son rôle. C’est un roc, un repère, une légende: c’est un cap! Le symbole des destinées incertaines et de tous les possibles. Dépossédé de tout ce qui me semble futile, je peux m’abandonner à l’émotion. Devant le cap Horn, je me défais des contingences qui me rattachaient à ma vie, au monde d’avant: pour une éternité dont je mesure les promesses. Le cap et sa masse hiératique m’ont à jamais calcifié, ainsi que me l’avait prédit Paul Guimard bien des années plus tôt, lors d’une conversation sous les remparts de Saint-Malo. Plus tard, il écrira dans L’Age de Pierre: «C’est un beau décor pour dire adieu.» Exilé de lui-même, le héros de cette œuvre prémonitoire vit sa plénitude, figé pour toujours dans une éternelle abnégation: une calcification qui le confond avec la roche dont il est fait, la pierre dont il est né; qui a déterminé son destin. Car il éprouvait enfin le calme et le détachement auxquels il aspirait. Alors «il s’éloigna sur le chemin qui semblait ne conduire nulle part, comme tant de chemins et de routes dans ce bout du monde». Comme lui, de son plein gré, consentant à mon sort, je ferme les yeux sur toutes choses qui ne sont plus.

Après ce voyage si longtemps préparé, j’ai redouté qu’il ne se perde dans les travées de ma mémoire. Mais je sais qu’il n’en sera rien. J’ai donc regardé le cap Horn disparaître tandis que le paquebot pénétrait dans l’Atlantique. Secoué de larmes et de tremblements, j’ai compris qu’en nous séparant nous nous associions à jamais; que nous nous appartenions désormais. Avec la certitude du voyage accompli. «Je suis venu jusqu’ici pour y trouver la paix et conduire à son terme la vie que j’ai tant aimée», conclut Paul Guimard. Le grand paquebot a salué le cap Horn d’un long coup de sirène, tandis que les gardiens qui occupent le poste de garde hissaient les couleurs. Il restait une dernière page blanche sur mon livre de bord. Rendu à la quiétude du temps qui se dérobe, je l’ai noircie d’une main qui n’a pas tremblé. Le soleil se couche dans notre sillage et je continue de contempler l’horizon: j’y vois pour la première fois le rayon vert que j’avais pris jusqu’ici pour une fable, une mystification. Or il se trouve que c’est un augure, un auspice protecteur...