Beyrouth 75-15, entre passé et présent

© Stéphane Lagoutte / M.Y.O.P
Beyrouth, une ville organique où chaque espace est utilisé selon le bon vouloir de son propriétaire jusqu'à la rendre monstrueuse, échappant à tout contrôle et dévorant les individus.

Durant trois ans, le photographe Stéphane Lagoutte a arpenté les rues de la capitale libanaise et retrouvé dans les décombres d'un hôtel de luxe des négatifs antérieurs à 1975, à la première guerre civile. Les images du passé superposées à celles du présent, mélange de paysages et d'instants de vie, donnent à voir une réalité aussi intrigante que puissante jusqu'au 10 mars 2019 à la galerie Focale à Nyon.

Beyrouth est stratifiée, saturée. Elle vit un syncrétisme désespéré qui la rend belle et monstrueuse. J’ai rarement vu une terre heurter autant ses habitants. La guerre passée est encore si proche. On y parle toujours d’une construction permanente, de ses fêtes, de la vie qui aurait su garder ses droits.

J’y vois pourtant une poussière épaisse qui s’est immiscée partout, déposée là comme un voile sur l’innocence. Les Libanais aiment et détestent leur pays. Ils s’angoissent, pensent que tout peut se perdre toujours. Alors ils jouissent. Il n’y a pas d’autre choix. Et ce presque rien, ce fil ténu, résiste aux vents, les sauve en tissant leur prison. Une cage dorée pleine d’argent et de femmes. Fissurée.

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