Liz Walker, l’utopie chevillée au corps

© Michèle Foin​​
Liz Walker devant sa maison. «Un jour, j’ai senti qu’on me disait: “Vas-y, fais-le!” La plupart des gens n’ont pas eu cette chance dans leur vie!» 

Depuis les années 90, Liz Walker se bat pour faire vivre et développer un écovillage capable de séduire l’Américain moyen. Difficultés financières, gouvernance complexe… elle n’a jamais baissé les bras devant les nombreux obstacles. L’écovillage d’Ithaca, dans l’Etat de New York, est un modèle du genre, qui se visite comme un laboratoire de l’espoir.

Pour atteindre l’écovillage depuis le centre-ville d’Ithaca, il faut parcourir 4 petits kilomètres sur la route 79 qui serpente en douceur sur un flan de West Hill. Puis, à l’angle de la ferme biologique de West Haven Farm, on roule au pas quelques minutes sur un long chemin poussiéreux avant d’atteindre un parking. Comble de lèse-majesté, au pays de la voiture-reine, on est prié de laisser son véhicule à l’entrée du village. C’est donc à pied que l’on accède aux trois quartiers où les habitants profitent d’un calme olympien, à l’abri de l’agitation du monde. C’est là, à quatre heures de route de New York, au sommet d’une colline verdoyante et boisée, que vivent quelques centaines d’irréductibles, vent debout contre la société américaine de consommation et son individualisme. Nonante maisons et quinze appartements économes en énergie, une vie sociale et solidaire, une gouvernance fondée sur la coopération et le consensus, 22 hectares d’espaces verts protégés, deux fermes biologiques soutenues par la communauté… un véritable laboratoire à ciel ouvert, histoire d’inspirer une Amérique qui consomme un quart des ressources mondiales pour seulement 4,5% de la population.

Du haut de la colline, on surplombe toute la ville d’Ithaca, bourgade de 30’000 habitants située à l’ouest de l’Etat de New York, à l’extrémité du lac Cayuga, le plus long des Finger Lakes. A l’est de la ville se dresse la prestigieuse Université de Cornell. Au sud se trouve Ithaca College, d’où sortent les meilleurs journalistes du pays. Si l’on ajoute à cela que New York est le premier Etat américain à avoir banni la fracturation hydraulique des gaz de schiste en décembre 2014, et que la région des Finger Lakes est considéré comme l’un des sites naturels d’exception aux Etats-Unis, on comprend mieux le terreau fertile sur lequel a germé cette belle utopie.

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