Marcello Dell'Utri: un citoyen au-dessus de tout soupçon (1/3)

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L’acteur Tatti Sanguineti incarne Marcello Dell’Utri dans le documentaire Belluscone – Una storia siciliana (2014) écrit, dirigé et réalisé par Franco Maresco. 

En 1992, Paolo Borsellino, procureur de Palerme, me fait des révélations sur les liens qui unissent Berlusconi et la mafia. Il va très loin. Trop loin? Deux mois plus tard, il est assassiné. En avril 2014, un citoyen italien au-dessus de tout soupçon, bras droit du Cavaliere, est extradé du Liban où il s’est réfugié pour échapper à la justice italienne. Mis en cause dans l’interview de Paolo Borsellino, il était l’un des hommes les plus puissants de la péninsule. Récit d’une traque de plus de vingt ans et décryptage d’un scoop qui a marqué la vie de Marcello Dell’Utri et… la mienne.

Par une froide soirée de novembre 2013, deux amis se retrouvent à l’Assunta Madre, le restaurant de poisson le plus huppé de Rome, la cantine de tout ce que la capitale compte de célébrités. C’est là également que dînent les stars d’Hollywood de passage dans la ville. Les deux hommes s’isolent dans un petit salon privé. Ils ne veulent pas être vus et surtout pas entendus. Le plus âgé, Alberto Dell’Utri, est un industriel d’origine sicilienne implanté depuis de longues années dans le nord de l’Italie. L’autre, Vincenzo Mancuso, est un entrepreneur et homme d’affaires de Catane. Leur conversation est top secrète: elle porte sur l'un des hommes les plus puissants de la péninsule, Marcello Dell’Utri. Homme orchestre d’une Italie en lambeaux, celle de Silvio Berlusconi, le frère jumeau d’Alberto a tout fait. Il sait tout faire: responsable du groupe Fininvest de Berlusconi, patron de Mondadori, premier groupe multimédia d’Italie aux mains de Fininvest, puis de Mediaset, première régie privée italienne également détenue par Fininvest, fondateur et dirigeant de Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi, député, puis sénateur. Côté cour, Marcello Dell’Utri est un homme cultivé aux manières policées. Côté jardin, ce Sicilien pure souche est proche de la mafia… Trop proche disent les juges siciliens. Il a été condamné en 2004 à neuf ans de prison pour «complicité d’association mafieuse». Peine réduite en appel à sept ans… 

En cette fin d’année 2013, la Cour de cassation doit se prononcer définitivement sur son sort. La prison se rapproche dangereusement, mais Marcello Dell’Utri est toujours libre. Et il n’a pas encore dit son dernier mot. Il compte en effet suffisamment d’amis puissants pour fuir la justice de son pays. Il a un plan. Et c’est justement ce dont discutent les deux amis de l’Assunta Madre. Marcello Dell’Utri a prévu de quitter l’Italie pour le Liban avant d’aller se réfugier en… Guinée Bissau.
– On peut obtenir des concessions pour exploiter des mines, ou la pêche… Il faudra remercier… le gouvernement, explique le frère de Marcello Dell’Utri. 
– Ils parlent d’un don de cinq millions pour l’hôpital…, répond l’entrepreneur catanais. On pourrait se servir des ONG de Berlusconi en Afrique… Et Marcello, il en dit quoi?
– Qu’ils feront crédit parce qu’ils savent qu’on est proches de Berlusconi […] Marcello n’a qu’à aller chez Berlusconi et lui dire: «Silvio, je vais en Guinée Bissau», et lui exposer ce qu’il veut faire…
– Putain! Berlusconi marchera…
– Marcello m’a dit que c’était faisable. Il dit que, quand on en aura fini, on aura la concession de tout… 
– Vous avez parlé de passeports diplomatiques? C’est un Etat qui les distribue facilement.

Les deux hommes se réjouissent: «C’est un pays incroyablement riche, de l’or, des diamants, du platine. C’est mieux que s’il avait en concession la Loterie nationale». 

Malheureusement pour Marcello Dell’Utri, la discussion a été enregistrée par les carabiniers. Le salon de l’Assunta Madre où ils se croyaient à l’abri des oreilles indiscrètes est truffé de micros placés par la police dans le cadre d’une enquête sur un réseau de blanchiment d’argent. C’est le début de la fin pour l’ancien sénateur de la République. Après avoir régné pendant des décennies sur l’édition, la presse, les télévisions, la publicité et la vie politique de l’Italie, Marcello Dell’Utri va être broyé par un mécanisme que j’ai déclenché plus de vingt ans auparavant. Journaliste d’investigation, je n’avais jamais entendu parler de Marcello Dell’Utri avant les années 1990. Depuis, et sans l’avoir jamais rencontré, il est devenu pour ainsi dire un intime. Pendant des années, accumulant témoignages, pièces à conviction et entretiens, j’ai vécu dans son ombre. J’ai découvert que grâce à lui, les parrains de la mafia ont été longtemps chez eux dans la luxueuse villa de Silvio Berlusconi à Arcore, à portée de tir de Milan. Que c’est lui qui leur a ouvert les portes de l’empire industriel berlusconien. Que c’est encore lui qui a apporté l’argent de la drogue et des protections mafieuses au roi du BTP et des télévisions privées. Que c’est enfin lui qui a placé le nouveau parti politique Forza Italia sous le signe de la mafia. En clair, Marcello Dell’Utri est le lien entre Silvio Berlusconi et Cosa nostra.

A première vue, Marcello Dell’Utri semble aux antipodes de la criminalité organisée. Comment imaginer ce bibliophile averti, capable de citer Cicéron dans le texte, proche de Cosa nostra? Comment penser que cet homme qui traque les inédits de Pier Paolo Pasolini ou les manuscrits de Gabriele d’Annunzio dans le monde entier a pour amis les tueurs les plus sanguinaires de Sicile? Qui pourrait croire que cet homme policé et cultivé est un intime des parrains de Palerme? Qu’il est capable de diriger le premier groupe éditorial italien (Mondadori) comme de fricoter avec les plus aguerris des trafiquants d’héroïne? «Marcello Dell’Utri est issu de la bonne bourgeoisie palermitaine, m’explique Filippo Alberto Rapisarda, un industriel sicilien en odeur de mafia, ami à géométrie variable de Marcello Dell’Utri. Sa famille n’est pas liée au crime organisé. Il n’en fait pas partie, mais il n’est pas impossible que, comme moi dans son enfance, il ait connu des mafieux.» Marcello Dell’Utri débute sa carrière sous le triple signe de l’Eglise, de la mafia et du football. Diplômé en droit, le jeune homme est pressé de réussir. A Rome, il fréquente très tôt l’Opus Dei, société religieuse discrète sinon secrète proche de l’extrême droite franquiste, et travaille pour sa formation sportive, l’ELIS (Educazione, Lavoro, Istruzione, Sport). A la fin des années 60, il retourne en Sicile pour prendre la direction sportive de l’Athletic Club Bacigalupo, modeste équipe de football au sein de laquelle se côtoient rejetons de la Palerme B.C.B.G. et fils des parrains de la mafia. Parmi tous les boss mafieux qui fréquentent le club, Marcello Dell’Utri affiche une préférence pour un riche teinturier palermitain, Gaetano Cinà, un «homme d'honneur» du clan Malaspina. Une amitié qu’il ne reniera jamais. En 1970, Marcello Dell’Utri quitte l’équipe de la Bacigalupo et le foot pour la banque. Il occupe d'abord un poste à responsabilités à la Cassa di risparmio delle province siciliane à Catane, puis rejoint, trois ans plus tard, la direction générale de la Sicilcassa de Palerme. Il n’en continue pas moins de fréquenter ses amis mafieux. Et il ne les oublie pas non plus quand il «monte» à Milan en 1974 pour devenir le secrétaire particulier d’un industriel du BTP que lui a présenté un prélat de l’Opus Dei, Silvio Berlusconi. Le rapprochement entre les deux hommes a lieu au début des années 70. Marcello Dell’Utri est appelé pour régler, grâce à ses «amitiés» palermitaines, deux problèmes qui inquiètent Silvio Berlusconi. Le premier concerne la trésorerie de Fininvest... qui retrouve très vite son clinquant grâce à l’intervention d’une banque liée à la mafia. Le second souci est plus sérieux. Durant cette décennie sévit à Milan une redoutable association, Anonima Sequestri (L'Anonyme des enlèvements), spécialisée dans le kidnapping des industriels ou de leurs familles. Dans la capitale lombarde, tout le monde sait que la mafia sicilienne est derrière cette véritable entreprise et qu’un de ses chefs n’est autre que le plus tordu des parrains, le terrible Luciano Leggio, un homme qui tue comme il respire. La menace se précise: Silvio Berlusconi craint pour ses enfants Pier Silvio et Marina qu’il envoie en Espagne. Pour protéger les proches d'il Cavaliere, Marcello Dell’Utri organise à Milan, dans l'un des bureaux du groupe, une réunion avec quatre parrains siciliens. L’homme le plus important du quatuor est Stefano Bontate, le prince de Villagrazia, chef de la famille mafieuse de Santa Maria di Gesù, l'une des premières familles de Cosa nostra à Palerme. Il est accompagné de Girolamo «Mimmo» Teresi, son cousin et bras droit, et de l’ami teinturier de Marcello Dell’Utri, Gaetano Cinà. Un quatrième homme s’est joint à eux, Francesco Di Carlo, chef de la toute puissante famille d’Altofonte et futur assassin du banquier Roberto Calvi, qui sera retrouvé pendu sous le pont Blackfriars à Londres dans les années 80.
– Dottore, lance Stefano Bontate à Silvio Berlusconi, je garantis votre sécurité. Pourquoi ne pas investir dans notre splendide île? Il y a tant de choses à construire chez nous.
– J’aimerais, j’aimerais, répond Silvio Berlusconi. Mais vous savez, ici, dans le Nord, il y a tant de Siciliens qui ne me laissent pas tranquille.
– Je vous comprends, dit Bontate, mais aujourd’hui tout est différent. Vous avez à vos côtés Dell’Utri, et je vais faire venir quelqu’un qui va résoudre tous vos problèmes avec les Siciliens.
– Je ne sais comment vous remercier. Je me tiens à votre disposition pour tout ce dont vous aurez besoin.
– Nous aussi nous sommes à votre disposition, répond Bontate. Dès que vous avez un problème, il vous suffit d'en parler à Dell’Utri…

Gaspare Mutolo (né à Palerme le 5 février 1940) est un mafieux sicilien, également connu sous le nom d'«Asparino». En 1992, il devient pentito (témoin d'Etat contre la mafia) et fut le premier à parler des liens entre Cosa nostra et les hommes politiques italiens. Il dévoile dans cette vidéo les affaires entre Stefano Bontate et Silvio Berlusconi.

Peu après, l’envoyé très spécial de Stefano Bontate se présente au domicile de Silvio Berlusconi. Il s’appelle Vittorio Mangano. C’est un soldat de la famille mafieuse qui règne sur le quartier palermitain de Porta Nuova, un tueur qui a déjà plusieurs morts sur la conscience. Sa spécialité: le racket des cliniques palermitaines. Il a pour habitude de décapiter des chiens et d’envoyer leurs têtes sanguinolentes aux directeurs des établissements qui ne veulent pas payer. Choix judicieux que celui de Stefano Bontate: Mangano et Dell’Utri se connaissent bien, ils s’apprécient et s’estiment. Forgée sur les bancs des supporteurs de la Bacigalupo, leur amitié s’est renforcée avec le temps. Vittorio Mangano est le chauffeur de Gaetano Grado, l'un des parrains de la famille de Santa Maria di Gesù. Un Grado qui ne s'est pas fait prier pour mettre à disposition son homme. «C’est du pain bénit», se serait-il exclamé. Les familles palermitaines ont besoin en effet de blanchir d’énormes sommes d’argent. Capitale financière de l’Italie, Milan est l’objet de toutes leurs convoitises. Et voilà que Marcello Dell’Utri leur offre les clefs d’un futur empire industriel sur un plateau. Cosa nostra ne pouvait rêver mieux. Vittorio Mangano est un homme de cheval. Il est donc officiellement embauché par Berlusconi comme écuyer. Censé donner des cours d’équitation au fils Berlusconi, Vittorio Mangano, comme me le dira l’un de ses proches, devient en réalité rapidement l’intendant de la villa San Martino à Arcore. Il ne s’occupe pas seulement de la bonne marche de la maison, réglant factures et salaires. On le voit régulièrement patrouiller dans le parc de la villa entouré de six dogues napolitains. Il gagne bien sa vie. Très bien même. «J’étais payé un million de lires par mois (quelque 4’500 francs suisses de l’époque), avouera-t-il en riant. En ce temps-là, un magistrat en gagnait dix fois moins.» Homme de confiance de Silvio Berlusconi, Vittorio Mangano ne renonce pas pour autant à ses activités mafieuses. Les carabiniers se présenteront d'ailleurs à deux reprises à la villa pour l’arrêter. Et à chaque sortie de prison, il reprendra le chemin d’Arcore où il est accueilli à bras ouverts.

Dans cette interview exclusive du 21 mai 1992, le juge antimafia Paolo Borsellino se confie à Fabrizio Calvi et Jean-Pierre Moscardo, alors journalistes à Canal Plus, et raconte les liens entre Vittorio Mangano et Silvio Berlusconi. Le magistrat sera tué deux mois plus tard le 19 juillet 1992 dans un attentat à la bombe commandité par le chef de la Cosa nostra, Salvatore Riina. (en italien)

Le 24 octobre 1974, à Milan, les enquêteurs de la Criminalpol surveillent la Collina Pistoiesi, un restaurant régulièrement fréquenté par la mafia. Ce soir-là, des dizaines d’hommes d’honneur fêtent l’anniversaire d’un de leurs chefs, le redoutable parrain de Catane, Nitto Santapaola. Les policiers prennent des photos. Ils identifient parmi les convives Vittorio Mangano et Marcello Dell’Utri. D’autres policiers, ceux de Scotland Yard, signaleront eux aussi la présence de Marcello Dell’Utri à d’autres agapes mafieuses. Le 19 avril 1980, Dell’Utri participe à l'un des évènements les plus courus du carnet mondain de la mafia, le mariage à Londres de Girolamo Maria «Jimmy» Fauci, un voyou de haut vol accusé d’être à la tête du trafic d’héroïne entre l’Italie, la Grande-Bretagne et le Canada. A ses côtés, son meilleur ami de toujours, le teinturier de Malaspina, Gaetano Cinà. C’était le temps des bonnes affaires. A Palerme, les parrains se lancent dans la production et le trafic d’héroïne. L’argent coule à flots vers le Nord, comme en témoignera devant la justice Gaetano Grado, ex-patron de Mangano et parrain de la famille de Santa Maria di Gesù: «Stefano Bontate, mon frère Nino Grado et Mimmo Teresi investissaient l’argent provenant du trafic de drogue. Mangano m’a dit avoir effectué plusieurs voyages afin de remettre l’argent à Marcello Dell’Utri. Il était chargé de l’investir dans Milano 2 et Milano 3 (deux villes nouvelles construites par le groupe Berlusconi aux portes de Milan)» Pour transporter l’argent, Vittorio Mangano avait aménagé une cachette dans le coffre arrière de sa voiture. Entre 1975 et 1983, 115 milliards de lires (plus de 300 millions de francs suisses) sont blanchis dans les caisses de la holding de Berlusconi, la Fininvest. Les sommes sont versées cash sans que jamais personne ne songe à demander des comptes à Silvio Berlusconi ou à Marcello Dell’Utri. Le chef de la famille de Santa Maria di Gesù, Stefano Bontate prend des participations dans l'une des sociétés télévisées de Berlusconi. En échange de ses investissements, Bontate exige des rendements rapides et élevés. Berlusconi paie rubis sur l’ongle. Francesco Di Carlo, le boss d’Altofonte, parle d’un premier versement de 100 millions de lires transféré par l’entremise de Gaetano Cinà. L’argent de la mafia va permettre au groupe Berlusconi, alors en difficultés, de se renflouer, puis de se développer. La protection des parrains siciliens le met à l’abri de toutes les convoitises. Selon Gaetano Grado, Berlusconi était régulièrement menacé par la ndrangheta, la redoutable mafia calabraise. «Un jour Mimmo Teresi débarque chez Stefano Bontate et lui raconte que Berlusconi a reçu des menaces téléphoniques de la part des Calabrais.» Teresi rencontre alors le parrain responsable des activités de la ndrangheta à Milan, Giuseppe Mazzaferro, pour lui délivrer le message suivant: «On ne touche pas à Berlusconi, il est "Cosa nostra", notre chose». A compter de ce jour, les Calabrais n’ont plus jamais menacé Berlusconi.

En 1983, la police criminelle milanaise s’intéresse enfin à la présence de Cosa nostra dans la capitale lombarde. Elle lance l’opération San Valentino. Les téléphones de dizaines d’hommes d’affaires, de banquiers et de mafieux sont mis sur écoutes. Les enquêteurs s’intéressent tout particulièrement à un homme qu’ils soupçonnent d’être au centre d’un vaste trafic d’héroïne à destination des Etats-Unis, connu sous le nom de «Pizza connection»: Vittorio Mangano, l’écuyer de Berlusconi. Les policiers le suivent, l’épient et remontent jusqu’à Marcello Dell’Utri. Pendant ce temps-là, l’orage gronde à Palerme. La guerre des familles qui couvait depuis quelque temps a fini par éclater. Mené par Salvatore «Toto» Riina, le clan de Corleone a entrepris de massacrer ses adversaires et leurs familles. Certains parrains se réfugient à Milan. Berlusconi ouvre les portes de sa villa d’Arcore à Stefano Bontate et Mimmo Teresi qui y séjournent quelque temps. Ils seront sauvagement assassinés à leur retour dans la capitale sicilienne. Désormais, tous ceux qui ne sont pas avec les Corleonais sont contre eux. 

Vittorio Mangano est l'un des premiers à rejoindre Toto Riina. Son ami Marcello Dell’Utri ne tarde pas à faire de même. Il mange à tous les râteliers de Cosa nostra, confiera plus tard aux juges Gaetano Grado: «Il était proche de toutes les familles de Cosa nostra, à commencer par la mienne.» Le terrible Toto Riina charge deux de ses tueurs, les frères Pullarà, de racketter Berlusconi. Ses prétentions sont élevées. Pour donner du poids à ses demandes, il fait sauter l'un des supermarchés du groupe Berlusconi, la Standa à Catane, et menace de faire de même avec les gigantesques antennes qui permettent aux chaînes de télévision de la Fininvest d’arroser le territoire italien. Berlusconi s’engage à donner 200 millions de lires (environ 280’000 francs suisses) chaque année. Le prix de sa tranquillité. Marcello Dell’Utri, lui, est plus inquiet; Vittorio Mangano a en effet été arrêté à la demande du juge Giovanni Falcone pour trafic international de drogue. Il sera condamné à onze ans de prison dans le cadre du maxi-procès de Palerme en 1986. Mais le bras droit du Cavaliere est vite rassuré: le juge milanais chargé d’enquêter sur la présence de Mangano à Arcore entendra Berlusconi d’une oreille distraite avant de classer le dossier. Mieux: Marcello Dell’Utri n'est même pas interrogé sur ses liens avec Vittorio Mangano. Ce n'est qu'une affaire de temps... A Palerme, un procureur est sur le qui-vive.