Dans la nuit bleutée par le clair de lune, des silhouettes, bras tendus vers un ailleurs inaccessible. L’image de ces clandestins, prise par l’Américain John Stanmeyer, tentant de capter le réseau somalien depuis une plage de Djibouti, a reçu le World Press Photo de l’année 2013 en février 2014.
Une photographie plus poétique, plus subtile aussi, que nombre de celles, si remarquables soient-elles, primées depuis 1955, date de la naissance du prix néerlandais. Ainsi l’inoubliable et terrible visage d’Omayra, enfant colombienne à l’agonie dans les décombres de sa maison, World Press de l’année 1985, ou les emblématiques madones d’Algérie (1997) ou du Yémen (2011).
Près de soixante ans après sa création, le World Press Photo a su évoluer, multipliant les catégories et les formats multimédia. Son directeur général, Michiel Munneke, (en poste de 2001 à novembre 2014), s’est confié sur l’institution qu’il a intégrée comme stagiaire en 1994.
Depuis que vous êtes directeur, qu’est-ce qui a le plus changé?
La quantité de photos envoyées. Il y a 12 ans, c’était 30’000, aujourd’hui on dépasse les 100’000. Mais à mes yeux, le changement le plus révélateur est leur provenance. Nous avons aujourd’hui des participants de 124 pays, ce qui fait du World Press Photo la seule compétition véritablement mondiale.