Le taxi nous a déposés tout au bout de la place Genghis Khan, qui offrait un magistral point de vue sur la désolation de Kangbashi. Au-dessus de nous s’ébrouait un destrier monté par le khan, entouré de ses conseillers, d’hommes, de femmes et d’autres montures, tous revêtus de leurs plus beaux atours traditionnels mongols. Moins de deux kilomètres au sud se cabraient deux chevaux colossaux, au beau milieu d’un gigantesque espace vide. Au-delà de ce monument, le plus représentatif de Kangbashi sans doute, la place démesurée se perdait en un parc non pas herbeux mais sablonneux, aux allées éclatant depuis le centre en autant de rayons solaires. Des tours résidentielles et d’affaires s’élevaient dans toutes les directions – alignement de blocs et de gratte-ciels à la symétrie agréable – tandis que, au premier plan, bordant les allées de la place Genghis Khan, nous encerclaient les ouvrages architecturaux les plus remarquables de Kangbashi.
A main gauche, passés les deux chevaux cabrés, le Théâtre de Kangbashi, un bâtiment pour le moins surprenant, inspiré, paraît-il, de la forme d’une coiffe mongole traditionnelle. A main droite, la bibliothèque, pensée comme une rangée de livres penchés et, plus loin, le Musée d’Ordos, pensé comme… hum… bonne question! La bien nommée agence d’architecture à l’origine du projet (l’auteur fait référence à l’agence chinoise MAD, fou en anglais, ndlr) l’a défini comme «un carrefour auquel se confronte la communauté locale, dans une quête d’interprétation de ses traditions locales au sein d’un contexte urbain de construction récente». Faites-en ce que vous voulez.