Sept.info | Au cœur de la forteresse (2/4)
OSS Calvi OSS Calvi
La ville de Lyon occupée par l'armée allemande: la place des Terreaux, la fontaine et l'Hôtel de Ville au balcon duquel a été accrochée une bannière avec l'insigne nazi, juin-juillet 1940. © Archives municipales de Lyon

Au cœur de la forteresse (2/4)

En août 1943, l'agent Jean Alziary de Roquefort dit «Jacques» et son opérateur radio Mario Marret dit «Toto», formés par le Bureau américain des services stratégiques (OSS) d'Alger, sont parachutés à Lyon pour surveiller et renseigner les Alliés sur les déplacements des troupes allemandes dans la vallée du Rhône.

Héroïques, les Juifs du ghetto de Varsovie venaient de se révolter. Depuis le 19 avril 1943, ils affrontaient, presque sans armes, les troupes SS appuyées par 2’000 tanks. L’insurrection se poursuivra jusqu’au 10 mai 1943. Entre le 28 avril et le 6 mai, la bataille de l’Atlantique connaissait un retournement spectaculaire. Cinquante et un U-Boote allemands attaquaient les 42 navires et 9 escorteurs du convoi ONS 5 (Outbound North Slow, convois lents qui transitaient entre la Grande-Bretagne et l'Amérique du Nord, nda). Mais cette fois les assaillants connaîtront de lourdes pertes, 7 sous-marins coulés contre 13 cargos. La nouvelle stratégie antisubmersibles de la Royal Navy portait ses fruits, désormais les U-Boote seraient interceptés près de leurs bases françaises. En un mois, 41 sous-marins seront envoyés par le fond. Les nouvelles de la campagne de Tunisie étaient également bonnes. Le 7 mai, les Alliés occupaient Tunis et Bizerte où 41’000 Allemands étaient capturés. Le vent de l’histoire était en train de tourner. Anglais, Américains et Français libres se préparaient à partir à l’assaut final de la forteresse Europe.

A Alger, où chacun fourbissait ses armes, deux hommes, Jean Alziary de Roquefort dit «Jacques» et Mario Marret dit «Toto» désespéraient de partir un jour en mission. Leur impatience était partagée par leur chef Henry B. Hyde, nommé depuis peu au poste de responsable de la branche Secret Intelligence de l’Office of Strategic Services (OSS) à Alger. Hyde disposait de deux agents parfaitement entraînés. Pour avoir fait les différentes écoles de l’OSS en Afrique du Nord, du camp d’entraînement de parachutisme du Club des Pins à l’école d’espions de Chréa en passant par les cours de communication dispensés à Maison-Carrée, ils étaient désormais capables d’accomplir la plus fantastique des missions. Et pourtant l’opération Penny Farthing risquait de ne jamais commencer faute de moyens de transport. Le jeune chef du SI d’Alger affrontait les problèmes logistiques: il venait de caser Etienne Bollot à bord du Marsouin et les deux autres membres de la mission Truc dans une embarcation de l’US Navy. Henry Hyde sait qu’il n’y a plus de place dans les sous-marins français à destination de la Côte d’Azur et qu’il ne peut pas encore compter sur les moyens de transport de l’armée américaine. S’il veut envoyer ses agents secrets en France, il doit recourir aux Britanniques. L’US Air Force avait en effet refusé au début d’accéder aux demandes de l’OSS en affirmant qu’elle n’avait déjà pas assez d’avions pour ses besoins propres. En été 1943, Henry Hyde informera William J. Donovan de la gravité du problème. Le chef de l’OSS connaissait à l’état-major de l’armée de l’air américaine à Tunis le général Edward Peck Curtis, ancien vice-président d’Eastman Kodak, qu’il avait bien connu pour avoir représenté sa société. Hyde se rendit à Tunis, fit remarquer au général Curtis qu’il était indigne des services américains d’avoir à mendier des moyens de transport auprès des alliés pour que l'US Air Force mette à sa disposition 5 ou 6 B-17 qui seront basés à l’aéroport de Blida près d’Alger, au pied de l’Atlas. Mais cela ne suffit pas.

La suite de cette histoire est payante.

Abonnez-vous

Et profitez d'un accès illimité au site pour seulement 7.-/mois.

Je profite → Déjà abonné? Connectez-vous.

Achetez cet article

Dès 1,50 franc, fixez vous-même le prix pour accéder à ce récit et soutenez-nous sans engagement.

Je me connecte → Paiement rapide et sécurisé avec Stripe