Le tournant social du ping-pong (2/4)

Accessible à tous et convivial, le ping-pong a ses adeptes et même ses activistes à travers toute l'Europe. Quartiers défavorisés, espaces publics, maisons de retraites, la petite balle inspire de nombreux projets à portée sociale.

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Ping-pong en extérieur, parc de Choisy, 13e arrondissement de Paris.© Clément Girardot

Appareil photo à la main, Tobias Fränzel déambule dans les rues de Berlin à la recherche de graffitis en ce samedi d'automne 2014. Ce jeune designer de 34 ans résidant à Erfurt, capitale du Land allemand de Thuringe, veut créer un papier peint pour chambres d’enfants basé sur les motifs du street art. Silhouette longiligne et lunettes rondes, Tobias aime jeter son dévolu sur les objets et leur donner, avec humour, de nouvelles fonctions. Il a inventé le canapé faisant office de punching ball et surtout la porte se transformant en table de ping-pong, fabriquée à l’unité par des charpentiers du coin. Cinq années de développement ont été nécessaires pour peaufiner le mécanisme robuste qui permet de faire basculer le panneau intérieur. Ce concept innovant est né d’une frustration: «Avec mes amis nous ne nous rencontrons presque jamais dans les appartements car il n’y a strictement rien à faire! Cette porte insolite est un peu comme un piano. Elle permet de rendre un logement plus attractif et aussi de se débarrasser de la télévision!» Amis, famille, tout le monde peut en profiter, «elle peut même être un atout de séduction», ajoute-t-il avec espièglerie.

Le ping-pong est un sport social et c’est, pour ses partisans les plus inconditionnels, ce qui le différencie du tennis de table. «C’est une discipline chapeautée par une fédération internationale, dont les règles sont les mêmes partout dans le monde, note Andy James. Le ping-pong, lui, est très flexible, ses règles sont définies par les joueurs et il peut se pratiquer dans une grande variété de lieux et impliquer autant de personnes que possible. Le premier se déroule dans des endroits qui lui sont propres, coupé du reste du monde. Le deuxième est ouvert aux interactions, il investit l’espace public, les bars». Andy, 32 ans, est cofondateur de l’Association anglaise de ping-pong. En 2011, celle-ci marque sa fondation par l’établissement du record du monde du plus long échange avec 108 participants. Originaire de Bath au sud-ouest de l’Angleterre, Andy n’avait guère joué depuis l’enfance quand il retombe dans le bain en 2007 à la faveur d’une soirée dans un pub londonien: «Il y avait vingt personnes en train de courir autour de la table, de s’amuser. Je me suis fait plein de nouveaux amis. Je suis revenu régulièrement avant d’en devenir l’organisateur». Avec l’association, il fait aussi la connaissance d’autres adeptes prosélytes du sport en Angleterre. Au premier rang de ceux-ci figure Toby Lowe, 41 ans, le sémillant responsable de la soirée de Newcastle. Contrairement à la plupart des fanatiques du ping-pong festif, il a joué en club pendant de longues années et frappe la balle avec une certaine virtuosité technique. 

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