Une victoire historique pour les défenseurs des océans

© Brian Skerry, National Geographic Creative
Un scientifique étudie un ancien corail lobé près du récif protégé de Kingman.

Les Etats-Unis peuvent se targuer d'avoir créé le plus vaste monument naturel de la planète dans l'océan Pacifique. Précisions avec un spécialiste de la protection des océans, Carl Gustaf Lundin, directeur à l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), sise à Gland.

Paradis de la biodiversité, le bassin de l’Amazone n’appartient pas aux Etats-Unis. Par contre, ils possèdent un joyau naturel comparable situé au beau milieu de l’océan Pacifique: sept confettis de sable et de coraux, dispersés sur des centaines de kilomètres entre les îles Hawaï et les fosses des Mariannes. «Connus» pour le ramassage du guano au XIXᵉ siècle et pour les tests nucléaires effectués au XXᵉ siècle, ces bouts de territoire parmi les plus lointains et les moins peuplés des Etats-Unis ont acquis, depuis 2009, une reconnaissance à la hauteur de leur écosystème exceptionnel: le statut d’aire marine protégée sous le nom de Pacific Remote Islands Marine National Monument ou Monument national marin des îles lointaines du Pacifique (lire encadré ci-après). 

En juin 2014, le président américain Barack Obama a annoncé son intention d’étendre la protection de cet environnement tropical marin parmi les plus immaculés de la planète décrétée par son prédécesseur George Bush, pour en faire le plus vaste sanctuaire marin au monde. L’administration Obama, qui a décidé d’interdire toutes activités nuisibles – pêche commerciale, forage de gaz ou de pétrole – dans cette zone, a cependant dû trouver un compromis avec l’industrie de la pêche au thon, fermement opposée à un tel projet. Des 2 millions de km² initialement prévu, cet eldorado de tortues et de requins, de phoques et de dauphins, de frégates et de fous, de récifs coralliens et de bénitiers géants est ainsi passé en septembre 2014 de 199’500 à 1,3 million de kilomètres carrés (km²), près de deux fois la taille de l’Etat du Texas. Bien que réduite, l’extension de ce monument naturel représente une victoire historique pour les défenseurs de l’environnement. L’occasion de comprendre ce que signifie protéger ces trésors de l’humanité que sont nos océans, menacés par la pollution et la surpêche. Rencontre avec Carl Gustaf Lundin, directeur du programme marin de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la plus grande ONG en matière d’environnement, dont le siège se trouve à Gland.

La suite de cette histoire est payante.

Abonnez-vous

Et profitez d'un accès illimité au site pour seulement 7.-/mois.

Je profite → Déjà abonné? Connectez-vous.

Achetez cet article

Nouveau: dès 0.50 CHF, payez votre histoire le prix que vous voulez!

Je me connecte → Paiement rapide et sécurisé avec Stripe