Les Suisses sont brillants (1/2)

Ennuyeuse la Suisse? Riche? Parfaitement démocratique? Au-delà des stéréotypes, dressons le portrait de notre pays tel qu'il est vraiment: complexe et contrasté.

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Albert Einstein est l’exemple même de cette Suisse capable de fournir le bon environnement à un immigré pour qu’il développe pleinement son potentiel. © Felix Kindelán

«Dans le gouvernement et dans toute la Suisse, des partis, des bagarres incessantes, le paupérisme, une effroyable médiocrité en tout; le travailleur d’ici n’arrive pas au petit doigt du nôtre: risible à voir et à entendre. Des mœurs barbares; oh, si vous saviez ce qu’ils jugent bon ou mauvais. Très peu de développement: quelle ivrognerie, quel pillage, quelle petite truanderie, érigée en loi dans le commerce.» Ce sont les mots du grand auteur russe Dostoïevski dans une lettre à un ami lors de son séjour sur les bords du lac Léman, pendant la rédaction de son roman L’Idiot, vers la fin des années 1860.

Aujourd’hui, les Suisses sont coupables d'une effroyable excellence, en toutes choses et en particulier dans les sciences, l’industrie et le tennis. Depuis les jeunes de quinze ans, en tête des pays européens dans le classement PISA en mathématiques et en sciences, et toujours dans la moyenne de l’OCDE pour la lecture, jusqu’aux scientifiques et aux entreprises, qui déposent deux fois plus de brevets par habitant et par an que ceux de n’importe quel autre pays en Europe, les excellents résultats sont la norme. Sur les courts de tennis, les Suisses brillent grâce aux exploits de leur compatriote le plus célèbre, Roger Federer, fort d’une réputation de talent surhumain et de sportif distingué.

La Suisse est le 16pays exportateur du monde et la deuxième économie la plus complexe, après le Japon, selon l'indice de complexité économique. Les Suisses ont un don pour inventer des produits de niche, comme les implants dentaires ou les capsules de café Nespresso. Entre 2005 et 2015, l’économie suisse a progressé de 2,5% par an en moyenne, dépassant tous les pays occidentaux, y compris les Etats-Unis.

Les réalisations suisses sont souvent d’envergure. Ainsi le tunnel de base du Gothard de 57 kilomètres, inauguré en juin 2016, peut se targuer d’être le plus long tunnel ferroviaire au monde, devant le tunnel de Seikan au Japon et le tunnel sous la Manche. Cet immense projet d’ingénierie au cœur des Alpes suisses aura duré dix-sept ans et sollicité l’intervention de sept cents personnes œuvrant sans relâche à l’extraction de 28 millions de tonnes de roches. Le tunnel de base est le troisième ouvrage au Gothard et certainement pas le dernier. En février 2016, les électrices et les électeurs suisses ont donné leur feu vert à la percée d’un quatrième tunnel – et le second affecté à la circulation des voitures. 

Parmi les merveilles technologiques internationales impliquant la Suisse, citons le grand collisionneur de hadrons, la machine la plus grande et le dispositif expérimental le plus complexe au monde. L’accélérateur de particules de l’Organisation européenne de recherche nucléaire sise à Genève est abrité par un tunnel circulaire de vingt-sept kilomètres de circonférence creusé conjointement sur les territoires français et suisse. Sa construction a nécessité dix années de travail et la collaboration de scientifiques et d’ingénieurs d’une centaine de pays différents. Dans l’accélérateur, les particules sont projetées à des vitesses proches de celle de la lumière, entrent en collision et permettent aux chercheurs d’explorer la matière – en d’autres termes de sonder la structure fondamentale de l’univers. La présence de l’accélérateur en Suisse a donné un immense coup de pouce aux instituts de recherche du pays, attirant les cerveaux les plus brillants du domaine de la physique des particules, entre autres disciplines, et stimulant la coopération avec des universités de renommée internationale. Des milliers de collaboratrices et collaborateurs, chargé-e-s de recherche, consultant-e-s et scientifiques externes travaillent tous les jours dans les bureaux et les laboratoires du CERN, à l’endroit même où le World Wide Web a été inventé par le scientifique britannique Tim Berners-Lee en 1989.

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