Les Suisses sont riches (2/2)

Ennuyeuse la Suisse? Riche? Parfaitement démocratique? Au-delà des stéréotypes, dressons le portrait de notre pays tel qu'il est vraiment: complexe et contrasté.

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Avec presque une personne ultra-riche pour mille habitants, la Suisse occupe la quatrième place du classement mondial des très grandes fortunes.© Felix Kindelán

S’il est difficile d’affirmer que «les Suisses sont suisses» sans se justifier par une longue liste d’explications, certains autres clichés sont encore plus difficiles à battre en brèche. Il en est un en tout cas qui fait l’unanimité: les Suisses sont riches. N’est-ce pas? Oui, d’une certaine manière. Si la légendaire star suisse Tina Turner (qui a renoncé à sa nationalité américaine en 2013) organisait un cocktail dans sa luxueuse villa surplombant le lac de Zurich et invitait mille convives constituant un panel représentatif des ménages suisses, cent-trente-cinq d’entre eux seraient, comme elle, millionnaires. La Suisse affiche en effet la plus forte densité de millionnaires au monde – étant considérées comme millionnaires les personnes qui possèdent une valeur d’actifs supérieure à un million de dollars américains, hors biens immobiliers et commerciaux. L’hôtesse de la soirée (valeur nette personnelle: 250 millions de dollars) serait la seule appartenant à la catégorie des très grandes fortunes, qui pèsent plus de 100 millions de dollars. 

Avec presque une personne ultra-riche pour mille habitants, la Suisse occupe la quatrième place du classement mondial. A défaut de disposer d’informations détaillées sur cette jet-set, le magazine Bilanz publie chaque année la liste des résidentes et résidents les plus riches de Suisse, sur laquelle figurent les grands noms des affaires, tels que la famille Bertarelli (valeur nette: 13 milliards de dollars), devenue richissime grâce à la biotechnologie et aux inducteurs de l’ovulation, le clan Hoffmann (valeur nette: 24 milliards), qui contrôle l'entreprise pharmaceutique Roche, et une flopée d’autres magnats d’origines diverses comme le milliardaire russe Viktor Vekselberg (13 milliards répartis dans différentes holdings) ou Charlene de Carvalho-Heineken (valeur nette: 12 milliards), héritière de la dynastie de brasseurs néerlandais. Et les riches ne cessent de s’enrichir. 

Lorsque Bilanz publie son premier Top cent des plus grandes fortunes en 1989, le montant de leur patrimoine combiné est de 69 milliards de francs, soit quatre milliard de moins que la fortune détenue en 2016 par deux familles seulement, la famille Kamprad – descendants du fondateur d’Ikea – et la famille de Jorge Paulo Lemann – propriétaire de nombreuses entreprises dans le secteur alimentaire. D’après le Boston Consulting Group, la Suisse n’est pas seulement un paradis pour les capitaux étrangers: le montant des avoirs bancaires de ses résidentes et résidents est ainsi légèrement supérieur à celui des dépôts effectués depuis l’étranger - 2,5 billions de dollars, contre 2,4 en 2014.

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