Tioxide, vies en sursis à Calais

© Emmanuel Haddad

A Calais, l’usine de Tioxide cristallise à la fois la colère des ouvriers licenciés et l’angoisse des migrants du monde entier. Nous avons passé cinq jours en février 2015 parmi eux.

Samedi 14 février 2015 à Calais, jour de la Saint Valentin. Tesfaye, un jeune Ethiopien de 28 ans, boit seul sous une tente. L’ancien terrain de sport de l’usine Tioxide a été transformé en «jungle», un camp de fortune où survivent des centaines d’individus venus d’Afghanistan, d’Erythrée, du Pakistan, du Soudan ou de Syrie. Pas moins de 2’300 migrants sont ainsi disséminés au sein de plusieurs campements insalubres. Ils ont fui la guerre, la dictature. Ils sont prêts à tout pour rejoindre la Grande-Bretagne, ils ont des parents à Albion ou maîtrisent la langue.

Mais ils veulent surtout s’éloigner de l’espace Schengen: la France pourrait les renvoyer dans le premier pays de l’UE où leur empreinte digitale a été prélevée, conformément au règlement Dublin III. Or depuis le traité du Touquet de 2003, signé après la fermeture du centre de Sangatte, l’Angleterre a déplacé sa frontière du côté français. La police, armée de gaz lacrymogène et accompagnée de chiens, contrôle donc le port de Calais et le Tunnel sous la Manche. Impossible de s’y faufiler sans papiers. Les demandeurs d’asile s’y retrouvent pris en étau.

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