Le système Trump (3/3)

Homme d'affaires devenu président des Etats-Unis à 71 ans, Donald Trump a été fin stratège sur plusieurs points: des ambiguïtés de loi électorale américaine à l'utilisation de Twitter et du Big Data, rien n'aura été laissé au hasard.

Trump twitter Trump twitter
Utilisateur régulier de twitter, les tweets de Donald Trump sont souvent repris dans les médias. C'est l'une des personnes les plus populaires avec environ 44 millions d'abonnés. Il utilise cette plateforme pour des phrases chocs et pour dénoncer les fake news des médias à son encontre.© U.S. federal government

Donald Trump vit-il dans un déni complet de la réalité où, par un génie qui lui est propre, une intuition noire mais visionnaire, perçoit-il que l’environnement est si instable, si vulnérable, qu’il suffit de le saboter pour qu’il implose? Sent-il que la rage, la colère, la hargne, le désespoir d’une partie importante de l’Amérique sont tels que cette frange de l’électorat américain aurait en quelque sorte perdu la raison? Qu’elle souffrirait d’un éloignement dangereux avec la réalité? 

Comment, face à la très haute toxicité atteinte par cette course à la Maison-Blanche, ne pas penser qu’un nombre important d’Américains pourrait dans un moment sacrificiel abandonner absolument toute rationalité? Trump semble en tout cas avoir fait le pari que dans l’environnement de la disruption totale qui caractérise l’époque, contre toute attente, contre toute logique, avec un flair médiatique hors du commun, quelques milliards, un discours de haine, un téléphone portable et les réseaux sociaux, il parviendra à conquérir la Maison-Blanche.

Un parti politique est un réseau, dense, fermé sur lui-même et défensif. Ce n’est pas une famille politique, ni un mouvement, mais une structure et une organisation, avec des hiérarchies construites au fil du temps, autour de la fidélité aux valeurs de ceux qui le dirigent. La direction compte sur ses militants pour consolider son pouvoir, éliminer la dissension. Dans ce jeu interne, à travers l’affrontement entre des sensibilités et des fractions diverses, comme une entreprise le fait avec ses cadres supérieurs, un parti prépare sa relève, teste ses candidats. Le jeu est brutal. Un parti politique a une existence propre. A l’extérieur, il est inscrit dans un espace politique large, par sous-réseaux concentriques qui forment ses relais. Les grands partis politiques ont leur siège réservé, légitimité populaire oblige, à la grande table du festin médiatique. Les petits doivent la conquérir, passer des seuils de popularité pour être admis et acquérir une visibilité d’abord, une légitimité ensuite.

Aux Etats-Unis, les partis politiques font aussi la loi. La loi électorale. Des règles d’engagement des caucus aux primaires, du système extrêmement complexe de la sélection des délégués aux conventions du parti jusqu’au fameux collège électoral qui, par mandat constitutionnel, élit le président. Les appareils des deux partis sont tout-puissants. Les particularités du processus électoral américain sont nombreuses, toutes issues d’un système mis en place par les partis eux-mêmes afin de favoriser leurs candidats aux élections locales, régionales, aux législatives ou aux présidentielles. Parmi ces particularités, l’obligation de s’inscrire par exemple, pour, le jour venu, aller déposer son bulletin dans l’urne. Cette inscription est parfois liée à une affiliation partisane: l’électeur est inscrit comme démocrate, républicain ou indépendant. 

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