Pour certains, la mort est un sujet désagréable et difficile à aborder. Pour d’autres, elle fait partie de leur quotidien. Quand une personne meurt, sa disparition n’affecte pas seulement ses proches, mais touche différents groupes d’individus qui côtoient et travaillent avec les morts: médecin des soins intensifs, aumônier de soins palliatifs, employé des pompes funèbres, personnel du crématorium qui s’applique à offrir un processus de deuil digne ou de la chapelle du cimetière qui accompagne les cortèges funéraires et s’occupe des tombes. En Suisse, le processus de la mort suit une procédure réglementée et institutionnalisée, du lit de mort au cimetière. Une procédure qui a été bouleversée par la pandémie de Covid-19. Entre les restrictions en matière de regroupement et les obligations de porter un masque facial et de respecter la distance requise, dire au revoir à nos chers disparus est devenu plus difficile, voire impossible parfois. Cette situation épidémique exceptionnelle a conduit à une institutionnalisation plus grande encore de la mort et à s’interroger sur la manière dont nous, en tant que société, traitons nos défunts, et plus largement comment nous appréhendons notre dernier voyage.
Le dernier voyage
Que se passe-t-il lorsque nous mourons? Avec la pandémie de coronavirus et son cortège de restrictions, cette question a soudainement et brutalement surgi au coeur des préoccupations de nos sociétés. Et de celles du photographe bernois, Jonathan Liechti, lauréat du Prix Sept du concours Jeunes Talents vfg 2021.
Jonathan Liechti