Plus jeune, Virginie Rebetez voulait être photographe de guerre. En grandissant, elle a réalisé que l’information, l’actualité, la presse, ce n’était pas son domaine, mais l’idée d’un engagement fort avec ses sujets est restée. Déjà lorsqu’elle découvre la photographie à l’adolescence, cet accès privilégié aux autres et ce «rôle de témoin» sont au cœur de ce qu’elle apprécie. Elle s’invente «invisible» et «en retrait», la juste position pour écouter les histoires. L’appareil photographique est «une espèce de prétexte pour entrer quelque part».
Entrer chez des inconnus, entrer dans leur vie, entrer dans la mémoire, dans les intervalles dérobés, voilà ce que la photographie permet. Pour ses projets, Virginie a pénétré dans nombre de ces espaces que nous évitons: les cimetières, les maisons de personnes décédées, l’appartement Dignitas à Zurich ou, plus récemment à New York, les scènes de crimes, de suicide ou de morts «salissantes».