Les Allemands perdus de Lituanie: les enfants prodigues (1/5)

© Gediminas Bartuska
Waltraud Minnt tient dans sa main de vieux clichés d'elle.

Poussés par la famine, des enfants de Prusse-Orientale, conquise par l'Union soviétique, ont passé la frontière lituanienne après 1945. Recueillis par des familles, quelques centaines de ces petits Allemands sont restés, jusqu'aux années 1990, prisonniers du rideau de fer. Obligés de se fondre dans le paysage, nombre d'entre eux ont perdu un marqueur essentiel de leur identité: leur langue maternelle.

A quel moment s’est-elle mise à parler lituanien? Assise sur le bord d’un canapé bariolé, au-dessus duquel trône une icône de la Vierge surmontée par une collection de peluches, Waltraud Minnt fouille dans sa mémoire. «C’est à force de jouer avec les enfants», finit par souffler la quasi octogénaire, dont les muscles du visage tressaillent en permanence. De sa langue natale, l’allemand, il ne lui reste plus que des bribes: Guten Tag, Kartoffelsuppe

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Waltraud Minnt chez elle, sur son divan. © Gediminas Bartuska

Sa patrie d’origine est à moins de 30 kilomètres à vol d’oiseau de sa modeste demeure en bois, plantée à quelques encablures de la voie reliant Kryžkalnis à Taurage, dans le nord-ouest de la Lituanie. Il suffit de passer l’épaisse rangée de chênes qui dissimule la maison d’une petite route, prendre plein sud et franchir la rivière Nemunas… Sur l’autre rive de ce cours d’eau, que les Allemands nomment Memel, s’étend l’enclave russe de Kaliningrad.

Jusqu’en 1945, ce territoire bordant la mer Baltique répondait au fier nom de Prusse-Orientale. Le philosophe Emmanuel Kant y a développé ses thèses et effectué ses légendaires promenades au cœur de son chef-lieu, Königsberg. Waltraud Minnt a vu le jour en mars 1936 à une vingtaine de kilomètres de là, dans la petite localité de Uderwangen.

Présentée par la propagande soviétique comme le cœur du militarisme allemand, la Prusse-Orientale a subi de plein fouet la conquête de l’Armée rouge. Königsberg, dont Hitler avait interdit la capitulation et même l’évacuation des civils, tombe en avril 1945 après des combats acharnés. Selon l’historienne Ruth Kibelka, les soldats soviétiques sont poussés à venger les sévices commis par la Wehrmacht sur les populations russes.

Meurtres, viols, exécutions sommaires… «Mon Dieu, qu’est-ce que je n’ai pas vu», soupire Waltraud. Sa mère est blessée devant ses yeux, elle décède dans le train qui les emmène dans un camp de travail en Sibérie. L’enfant n’en reviendra que quelques années plus tard, expulsée vers la Lituanie où elle ne connaît personne. Elle y mène une vie d’errance avant d’être recueillie par les Remeckiai, une famille de paysans.

Le destin de cette petite vieille femme au fichu jaune, avec ce séjour au goulag, occupe une place à part parmi la diaspora des Allemands perdus de Lituanie. Une communauté disparate qu’en République fédérale on appelle les Wolfskinder, les enfants-loups. Celle qui nous a amenés jusqu’au hameau isolé habité par Waltraud Minnt en fait également partie. Ella Karin Matimaitiene a deux ans quand elle abandonne la Prusse-Orientale au bras de son frère, de trois ans son aîné.

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Waltraud Minnt, coiffée de son fichu jaune, et Ella Karin Matimaitiene. © Gediminas Bartuska

Dans l’immédiat après-guerre, la région, dont la population civile a fondu de 90%, connaît la famine. L’ancien grenier à blé de la région est à l’abandon et les occupants se servent en priorité sur ce qu’il reste. Les vaincus qui en ont encore la force passent la frontière pour aller mendier de la nourriture en Lituanie. La rumeur, presque un délire issu des privations, affirme qu’on y trouve des gâteaux. «Nous allions chez les gens, de maison en maison. On nous gardait quelques jours. Quand nous étions petits, nous restions peu, raconte la septuagénaire au visage rond. Les Lituaniens nous ont permis de continuer à vivre.» Quand la saison le permet et à défaut d’une grange abandonnée, une partie de ces petits mendiants vivent en meutes dans la nature à l’écart des adultes. Le terme d’enfants-loups s’est par la suite imposé dans les années 1990, quand l’Allemagne stupéfaite a découvert leur existence dans la foulée de l’indépendance de la Lituanie.

La fuite de la Prusse-Orientale.

Combien ont-ils été à chercher refuge et subsistance entre 1945 et 1948 dans ce pays balte? Les estimations varient selon les historiens, entre 5’000 et 12’000, sans que l’on puisse avancer un nobre avec certitude. Le succès de librairie du roman Mano vardas – Maryte (Je m’appelle Maryte), inspiré de ces biographies, donne un indice de la résonance du souvenir laissé par les vokie tukai, littéralement les petits Allemands, dans la société lituanienne. Son auteur, Alvydas Šlepikas, en a vendu 10’000 exemplaires dans la petite république de 3 millions d’habitants. «Les jeunes Allemands ne sont certainement pas restés cantonnés à la zone frontalière. Aux quatre coins du pays, après mes lectures, des personnes viennent me raconter leurs propres souvenirs, me montrer de vieilles photos. Du temps de l’Union soviétique, c’était tabou, raconte le romancier. Mais vous pouvez en trouver des signes partout.» Il cite un vers d’un poème de Sigitas Geda, l’un des principaux intellectuels lituaniens de la deuxième moitié du XXe siècle, parlant d’un Allemand avec des pommes de terre. «A l’époque, les censeurs soviétiques n’ont pas compris la référence.»

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Carte de la Prusse-Orientale entre 1923 et 1939. © L'Atelier Graphique.

En 1991, 248 de ces Allemands perdus se sont rassemblés au sein de l’association Edelweiss. Aujourd’hui, 63 d’entre eux sont encore en vie en Lituanie. Tous ont eu la chance, au terme de leur période d’errance, de pouvoir rester dans une famille comme garçon de ferme, comme bonne ou, plus rarement, comme enfant adoptif. Ces hôtes ont pris un risque énorme: leur acte de générosité était passible de déportation en Sibérie. La discrétion est donc de mise, les enfants reçoivent de nouveaux noms. Waltraud devient Valerija, Günther se change en Vincas, Rudolf mute en Jurges. Pour régulariser ces existences auprès des autorités, les Lituaniens utilisent souvent de faux certificats de décès délivrés par l’église. «L’enfant était à deux doigts du trépas pendant la guerre et le prêtre a signé le papier», racontent-ils au service d’état civil pour obtenir un certificat de naissance, bien entendu égaré. L’usage de l’allemand, pour ceux qui le parlent encore, est limité à l’extrême. Pour Waltraud comme pour Ella Karin, malgré les visites régulières de son frère aîné, la langue maternelle s’estompe avec le temps à force de ne pas la pratiquer.

Ces précautions sont à double tranchant. Cachés, les Allemands perdus manquent ainsi l’opportunité de rentrer au pays. Ella Karin n’a découvert qu’après l’indépendance l’existence des rapatriements opérés à la fin des années 1940 par l’Union soviétique. «Les soeurs et les frères de nos Wolfskinder nous ont expliqué que quelqu’un les a emmenés jusqu’au train et qu’ils se sont retrouvés en Allemagne.» Bien décidé à vider l’ex-Prusse-Orientale de sa population germanophone, Moscou affrète en effet des transports pour évacuer les quelque 100’000 civils demeurés sur place. Les autorités soviétiques, pas dupes malgré les stratagèmes des paysans lituaniens, cherchent à rassembler les Allemands ayant passé la frontière (lire notre deuxième chapitre). Mais la peur d’abandonner l’once de sécurité durement acquise pour un futur inconnu et la crainte d’un aller simple pour le goulag les invitent à la méfiance.

Attablé dans son salon à une vingtaine de kilomètres de Marijampole, Rudi Herzmann peut remercier, 65 ans après, sa bonne étoile. «Une réunion avait été organisée dans une grande salle. Un type qui travaillait pour les autorités et dont la fille habitait mon village m’a dit: "Fais bien attention, ils font une liste des jeunes gens et les mettent dans un autre wagon. Ils ne vont pas en Allemagne, mais en Russie." Ils ont appelé mon nom. Personne n’a répondu, un policier m’a pointé du doigt et j’ai donné mon nom lituanien, Valkauskas. Il m’a ordonné de sortir. Plus tard j’ai reçu une lettre d’un ami. Il avait fini dans une mine à Vladivostok.» Un train prendra pourtant bel et bien le chemin de la RDA en 1951. Celles et ceux déjà mariés doivent laisser derrière eux leur partenaire lituanien pour embarquer.

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Rudi Herzmann, à son domicile. © Gediminas Bartuska

Une fois la fumée de cette locomotive dissipée à l’horizon de la plaine lituanienne, le piège se referme sur les Allemands qui restent. A en juger par l’aspect du domicile de leurs vieux jours, leurs fortunes et trajectoires dans la société soviétique ont été diverses. Waltraud Minnt vit dans un certain dénuement. Elle habite avec l’un de ses cinq fils dans une maison sans téléphone ni eau courante. Les pièces, au mobilier hors d’âge, sont exigües. Dans le jardin, son fils cultive des légumes qu’elle va encore vendre sur le bord de la grande route. Pour sa part, Ella Karin Matimaitiene occupe avec son mari un pavillon confortable du centre de Taurage. Le café qu’elle offre coule d’un percolateur moderne. Rudi Herzmann s’est, lui, retiré dans la petite ferme que sa fille et son gendre, aujourd’hui décédé, exploitaient. A part le téléviseur à écran plat qui trône dans un coin, les meubles aux tons passés semblent tout droit sortis du siècle passé.

L'accueil en Lituanie.

Malgré ces différences, les Allemands perdus partagent tous l’expérience commune d’une vie professionnelle éprouvante. Ils ont commencé à travailler tôt et ont eu peu accès à l’école. «J’y étais juste un an. Mais je n’avais pas de lunettes et j’avais du mal à lire. Je préférais dessiner ou broder», reconnaît Waltraud en montrant fièrement sa production récente couchée sur le papier. Garde du troupeau, traite des vaches, plus tard travail au kolkhoze, ces grandes exploitations collectives introduites par le pouvoir soviétique, la petite femme au regard malicieux a passé le plus clair de son existence aux champs. Après avoir débuté de la même manière, à son arrivée à 13 ans en Lituanie, Rudi Herzmann a travaillé par la suite comme soudeur à Marijampole, dans le sud-ouest du pays. «On n’est pas devenus riches», glisse-t-il avec un sourire. L’exception qui confirme la règle est incarnée par la présidente de l’association Edelweiss. Luise Quitsch a eu la chance de tomber dans une famille férue d’éducation à Kaunas, ancienne capitale de l’entre-deux-guerres. Elle a étudié le génie civil et terminé sa carrière comme cheffe de service dans un ministère à Vilnius. Mais, malgré sa situation matérielle confortable, Luise Quitsch a vécu avec les mêmes incertitudes que ses compagnons d’infortune. «J’avais l’impression de ne pas être là pour longtemps, que je devais toujours me taire.»

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Luise Quitsch, à son domicile de Vilnius. © Gediminas Bartuska

Face à cette instabilité et aux traumatismes d’une enfance brisée, fonder sa propre famille devient un exutoire bienvenu. «Souvent les filles sont tombées sur des buveurs, des hommes pas très solides», relève l’historien Christopher Spatz, spécialiste des Wolfskinder. Waltraud a connu cette malchance. «Parfois, il me traitait de tous les noms et me menaçait avec une hache.» Dans ces délires de violence, son origine allemande pèse comme un facteur aggravant. Au cours de ces années d’après-guerre, le ressentiment contre les «fascistes» est encore vif. Sous le toit de son pavillon des environs de Vilnius, Eva Briskorn, mariée à un Russe, a connu des scènes de mépris similaires. «Mes enfants, aussi, refusaient de parler allemand, ils avaient honte.» La joviale octogénaire, qui n’a jamais oublié sa langue maternelle, s’assombrit un instant en repensant à son défunt époux. Après avoir perdu cinq frères et sœurs sur le chemin de l’exil, garder une famille unie valait tous les sacrifices. «Il en aimait une autre. Mais je tenais à mes enfants. S’il avait introduit sa nouvelle compagne, ils n’auraient plus eu de place. Je n’ai pas divorcé, j’ai pris sur moi», s’épanche la native de Königsberg. Son travail de femme de ménage ne lui offre pas de marge de manœuvre financière pour couper les ponts. Par amour pour ses enfants, elle renonce même à tenter de se faire rapatrier en Allemagne de l’Ouest. Sa foi protestante, religion majoritaire en Prusse-Orientale, l’a aidée à traverser ces épreuves.

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Eva Briskorn, attablée chez elle. © Gediminas Bartuska

Car, malgré les circonstances dramatiques de la fuite de Prusse-Orientale et l’errance plus ou moins longue en Lituanie, le contact avec certaines familles a pu être rétabli grâce à l’aide de la Croix-Rouge. Eva a retrouvé trace de son père, prisonnier de guerre au moment de la chute de la Prusse-Orientale, en 1965. Il vit près de Brême, remarié à la plus jeune sœur de sa défunte épouse. En pleine guerre froide, Moscou ne se presse cependant pas pour faciliter les retrouvailles. La détente avec le processus d’Helsinki puis la perestroïka de Gorbatchev facilitent les choses. Eva peut enfin serrer son géniteur dans ses bras en 1980 sur un quai de gare ouest-allemand. «On ne s’était pas vu depuis 35 ans. Il a pleuré, j’étais sa fille préférée», dit-elle fièrement en montrant les photos de ces retrouvailles. Ses proches lui viennent en aide financièrement depuis. Elle a pu ainsi terminer sa maison, entourée d’un potager où elle œuvre tous les jours à la belle saison.

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Photos de famille d'Eva Briskorn prise pendant la guerre, avec ses parents, ses frères et sœurs. © Gediminas Bartuska

Pour Rudi Herzmann, l’attente a duré jusqu’en 1986, trois décennies après le premier contact avec sa mère, perdue de vue dans le bombardement de leur colonne de réfugiés sur les glaces de la lagune de la Vistule. «A plusieurs reprises, j’ai tenté de me rendre à l’Ambassade de RFA à Moscou. Je me suis fait arrêter et renvoyer à Vilnius.» Au final, il apprend qu’il figure sur une liste noire pour une histoire remontant à sa jeunesse. Sous la menace d’une arme, il avait dû filer un coup de main à un groupe de résistants combattant l’Armée rouge en Lituanie. L’effondrement du bloc soviétique au tournant des années 1990 libère enfin les Allemands perdus. Isolés pendant des décennies, ils découvrent qu’ils sont un groupe. Ils pensent pouvoir enfin renouer avec leurs racines, sans entrave. L’objectif de toute une vie. Mais l’Allemagne, tout juste réunifiée, regarde d’un œil circonspect ces filles et fils prodigues. «La RFA avait oublié la Prusse-Orientale. On ne savait pas ce qui s’était passé après 1945 à Königsberg. Les autorités étaient sur la défensive», note l’historien Christopher Spatz. Les Wolfskinder sont noyés dans la masse d’Allemands ethniques arrivant d’Union soviétique, principalement des descendants des colons émigrés au XVIIIe siècle et persécutés par Staline. Il leur faut montrer patte blanche: produire un acte de naissance, justifier d’une filiation. «En renonçant avec joie à la citoyenneté soviétique en 1991 et en devenant lituaniens, ils avaient perdu leur nationalité allemande», explique Wolfgang von Stetten, un ex-député conservateur qui a intercédé en faveur des Wolfskinder auprès du gouvernement d’Helmut Kohl.

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Inscription encadrée au domicile d'Eva Briskorn: «Accepte que l'étranger devienne ta patrie mais jamais que ta patrie te devienne étrangère». © Gediminas Bartuska

Pour Rudi Herzmann, avec une mère en vie à Cologne, l’obstacle peut être aisément franchi. Comme quelques dizaines d’autres, il fait ses valises. L’arrivée et l’intégration sur cette terre promise ne sont pas un chemin parsemé de roses. La découverte d’un pays étranger dont les valeurs sont aux antipodes de la société soviétique, le réapprentissage de la langue, les retrouvailles avec des proches, voilà autant de défis. Parfois la greffe ne prend pas: après 13 ans en Rhénanie, Rudi Herzmann fera le chemin inverse en 2010 avec sa femme.

L'oubli de la langue maternelle.

Pour Ella Karin, recueillie bébé en Lituanie, le défi administratif est insurmontable. «Je ne connais pas mon véritable nom de famille ou le prénom de mon père. La première fois que j’ai fait des papiers, j’en ai inventé un.» Le service d’état civil de Berlin 1, en charge des Allemands en dehors des frontières actuelles, ne peut rien pour elle. Cette froideur officielle laisse un goût amer. Elle est vécue comme un deuxième abandon, une trahison. Les images des arrivées massives de Syriens ou d’Erythréens fuyant la guerre ces derniers mois ont réveillé les frustrations. «Ils accueillent les réfugiés et pas les Allemands qu’ils auraient dû», peste la retraitée. Elle vit néanmoins le retour aux sources par procuration: sa fille s’est installée à Francfort depuis 1993. «Nous serions partis là-bas. Notre fils aussi avec sa famille s’y serait établi. Nous y serions tous allés», assure-t-elle, même si elle dit préférer la vie en Lituanie, «là où j’ai grandi».

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Ella Karin Matimaitiene à son domicile. © Gediminas Bartuska

Avec sept petits-enfants et autant d’arrières-petits-enfants, la vie d’Eva Briskorn est, elle aussi, ancrée à Vilnius. Elle s’occupe désormais de la quatrième génération: un petit-fils, séparé de sa compagne, vit à l’étage du pavillon avec son enfant. Son plus grand plaisir, parler l’allemand. La langue est demeurée le lien indéfectible avec ses racines. Sa télévision est branchée non-stop sur la République fédérale: «Je la regarde tous les jours. Avant, avec mon mari, je ne pouvais pas. Maintenant, je peux même voir ce qui se passe à Brême», où elle rend visite chaque année à ses cousines. Déménager? «Aujourd’hui, à mon âge, cela n’a aucun sens. Mes cousines ont 85 ans. Le Bon Dieu doit simplement me donner la santé.»