Femme Femme
Tapez «femme» sur votre moteur de recherche préféré...© Google

Tout est bon dans la femme

Sept, le mook suisse #9, vous invite à la rencontre de plusieurs femmes de caractère, en Ukraine, Bosnie ou aux USA.

Tapez «homme» sur votre moteur de recherche préféré. Vous verrez apparaître à l’écran des acteurs connus, des mannequins souriants avec cravates et belles coiffures, des quidams aussi, tout sourire. Tous habillés. Tous normaux. Pas de quoi fouetter un chat.

Puis, tapez «femme». Là, c’est un défilé de dessous chics portés par de jeunes inconnues, sincèrement sympathiques et pas forcément désagréables à l’œil du mâle de service. Du porno soft quoi, mais du porno tout de même. A la portée d’un clic de souris. Tout le temps. A toute heure. A tous les âges. Gratuitement.

Je ne suis pas en train de dire qu’il faut cacher ces seins que je ne saurais voir et du même coup asexuer notre société. Loin de là. Mais cet exercice «homme-femme» sur le net renvoie une image de l’autre moitié de l’humanité totalement utilitaire. Si possible à poil ou presque. Et encore mieux lascive en 85 C avec une goutte de Chanel N°5 en guise de chemise de nuit.

Les féministes ont raison de dénoncer l’ob- jectivation sexuelle de leur corps sur le net, dans la publicité, à la télévision, sur les murs de nos villes... Les seins, les fesses, la peau, les cheveux... servent à vendre tout et n’importe quoi. Un hamburger croqué par un mannequin filiforme en bikini ou un robot ménager dont le bol cache à peine le sexe d’une top model debout, nue, les jambes écartées.

Un peu comme dans le cochon, tout est bon dans la femme...

Allez dès lors expliquer à certains petits gars, d’ici ou d’ailleurs, que le monde n’est pas un self-service à femelles. Que la rue n’est pas leur terrain de chasse. Qu’harceler, ce n’est pas séduire. Et que non, c’est non: ne pas l’entendre, ne pas le respecter, c’est violer.

Les images tuent. Ou violent. Ou banalisent. Ou instrumentalisent. Elles sont souvent plus fortes que mille mots. On l’oublie. Les médias, dans leur course à l’émotion, le négligent aussi. Le cocktail est explosif.

Devoir rappeler ces évidences, après des décennies de combat pour l’égalité des sexes, paraît totalement ahurissant, anachronique même. Autant que peut l’être d’ailleurs la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars.

Mais voilà les cris des centaines de fêtardes sexuellement violentées lors de la Saint-Sylvestre 2015, à Cologne, exigent cette prise de conscience. Tout comme ceux des milliers d’épouses de djihadistes, objets du plaisir de leurs maîtres et dont la seule mission est d’enfanter de futurs combattants.

Ô rage, ô désespoir? Si le chemin est encore long vers une véritable égalité planétaire homme-femme, notre époque est aussi extraordinaire. Imaginez qu’une femme puisse accéder en 2017 à la Maison-Blanche, plus d’un siècle après la première tentative de Victoria Woodhull!

Ailleurs, des mères, des filles gagnent leur vie comme mineurs en Bosnie-Herzégovine, développent un écovillage au nord de New York et rêvent d’une vie meilleure en Ukraine.

Il faut les écouter. Les voir. Et qui mieux que des reportrices pour rapporter leur vécu. 

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