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© Thomas Kern

Je te regarde et tu dis

Mettre en lumière les personnes qui passent inaperçues dans la société fribourgeoise contemporaine, telle est la série réalisée par le photographe argrovien Thomas Kern, lauréat de la 12e Enquête photographique fribourgeoise.

Nous les croisons chaque jour et les oublions sitôt hors de notre champ de vision. Des anonymes qui ont pris la décision de rencontrer le photographe argovien Thomas Kern, de répondre positivement à sa demande. «Il était important pour moi de ne pas m’imposer un sujet avec lequel je me serais retrouvé seul et que j’aurais fini par traiter seul dans l’atelier, explique l'artiste. Devoir faire des portraits sur un certain territoire pose un cadre dans lequel mon approche peut rester très libre. Cela laisse une grande ouverture aux rencontres, à ce qui arrive entre les portraits. Les moments avec les gens influencent finalement ce qui se compose, comme les stations d’un chemin.»

La présence d’un corps dans l’espace, le regard silencieux, l’approche lente de l’appareil analogique permettent l’intensité que l’artiste recherche, la création d’un moment où l’image prise reflète un échange horizontal. Si l’artiste a sillonné toutes les régions du Canton à la rencontre des Fribourgeoises et des Fribourgeois, son travail évite de former des liens identitaires entre une géographie et les personnes l'habitant. «Ces images sont les fragments qui restent d’une rencontre, poursuit le lauréat de la 12e Enquête photographique fribourgeoise. Elles représentent un moment singulier qui s’insère dans un ensemble plus tard. Les personnes photographiées découvrent aussi les portraits des autres quand les images sont exposées publiquement. Cela crée la possibilité pour une communauté de se voir ensemble, de se questionner sur ce qui les rassemble.» Les portraits de sa série intitulée Je te regarde et tu dis fonctionnent comme des miroirs qui font ressortir, dans l’intimité de la rencontre, une image universelle et humaine de la personne. Un document historique et artistique profondément ancré dans notre époque dont le résultat fait l'objet d'une publication et d’une exposition.

Né en 1965 à Brugg, commune du canton d'Argovie, Thomas Kern a suivi une formation de photographe à Zurich. A partir de 1989, il s'intéresse aux conséquences de la guerre et des conflits et réalise des séries thématiques en Irlande du Nord, au Kurdistan, au Proche-Orient, en ex-Yougoslavie ou encore en Haïti. L'année suivante, il cofonde l’agence photographique suisse Lookat Photos. Entre 1998 et 2006, il vit à San Francisco avant de s'établir enfin à Möriken, dans son canton d'origine. Son travail a été primé à de nombreuses reprises: en 1996, il remporte deux World Press Photo Award dans les catégories Daily Life, Individual Photos et Daily Life, Stories; en 2006 et 2014, il reçoit un Swiss Press Award. Ses photos figurent également dans la collection artistique de la Deutsche Bank et dans celle de la Fondation suisse pour la photographie (Fotostiftung Schweiz).

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